De nets progrès, c’est le bilan qui s’impose après quelques rasades de ce deuxième album des canadiens de BLOODSHOTEYE. Il faut dire qu’en se remettant au boulot de plus bel, après un « Without any Remorse » aux arrières goûts de « peut-mieux-faire », et en s’entourant de pointures le résultat ne pouvait être que probant.

Ainsi c’est ce cher Jean-François Dagenais (KATAKLYSM pour ceux qui l’ignoreraient encore) qu’on retrouve aux manettes, secondé pour les parties vocales de D. Randall Blythe (homme sandwich pour THE ACCÜSED et occasionnellement chanteur de LAMB OF GOD). Et pour couronner le tout, cette galette a subi les faveurs d’un mastering signé Alan Douches (NILE, MASTODON, DILLINGER ESCAPE PLAN, SEPULTURA, CONVERGE et j’en passe…). Autant vous dire qu’avec une équipe pareille aux commandes, même la fanfare municipale de Boulay-les-trous (sympathique petite commune de L’Essonne dont on n’ose imaginer le nom des autochtones) déchirerait sa race.

Côté musique à proprement parler, BLOODSHOTEYE reste campé sur son deathcore très américain dans son style, à ceci près que le chant est assuré par une donzelle. Histoire de nous aider à mieux cerner le terrain de chasse du groupe, la bio de nos canadiens se réfère à des formations ricaines comme AS I LAY DYING ou ALL SHALL PERISH et il faut bien admettre que ce n’est pas complètement faux. Comme ses petits camarades californiens, BLOODSHOTEYE peut se vanter de savoir construire ses morceaux autour de riffs, de tempos entraînants, de mosh-parts vigoureusement rythmées qui partent parfois dans des accélérations endiablées.

Je parlais de progrès en début de chronique et il est important de préciser les deux points sur lesquels nos Canadiens ont évolué. La première amélioration, et pas des moindres, concerne la chanteuse Jessica Desjardins. Comme je l’avais stipulé dans la chronique de leur album précédent, Jessica trichait honteusement en jouant sur la saturation des micros pour se donner une voix de bûcheron. Résultat, c’était pas une réussite et ça devenait irritant au bout de deux titres. Hé bien cette chère Jessica a laissé tombé les bidouillages pour « An Unrelenting Assault » et elle nous délivre le contenu de ses jolies tripes dans des bons vieux braillements dans les règles de l’art.

Le second point perfectionné concerne la mise en place de titres plus catchy et surtout plus variés dans leur approche. BLOODSHOTEYE fait du deathcore mais a évité soigneusement de faire une musique redondante où les titres ont souvent la fâcheuse tendance à se ressembler. Cela se traduit principalement par des passages plus sombres, plus lents, ou tout simplement plus agressifs qui maintiennent l’attention de l’auditeur.

En revanche, il n’était pas franchement indispensable d’ajouter des voix claires sur le joli «Mourning in silence ». Non seulement ça ne colle pas franchement au reste mais en plus, on se demande si ce choix n’a pas été fait dans un but purement marketing. On sait que vous avez une chanteuse les gars, C’est pas la peine de nous en faire une chanson.

En bref, « An Unrelenting Assault » se positionne dans la catégorie des seconds couteaux du deathcore sympas sans être renversants.



Rédigé par : Tonton | 13/20 | Nb de lectures : 20369