Bloodjinn n’est pas un nouveau venu dans la sphère Metalcore. Les Américains existent depuis maintenant 8 ans et « This Machine Runs On Empty » est leur troisième full length. Pourtant, malgré ses quelques années au compteur, le combo de Greensboro (Caroline du Nord) n’a jamais réussi à perçer, surtout en Europe.

Je me souviens vaguement de leur précédent opus plutôt quelconque. Le promo parle de « American Metal », terme barbare décrivant une musique mélangeant le metalcore et le thrash. Lamb Of God s’était autoproclamée de cette façon mais la zik de Bloodjinn n’a pas grand-chose à voir.

Musicalement, on a vraiment affaire à du thrashcore, hybride quelque peu bancal mélangeant du thrash à 95% et du hardcore dans le feeling. Pourtant, il n’y a rien de hardcore dans ce « This Machine Runs On Empty », le thrash étant omniprésent. Qui sait combien de groupes se sont engouffrés dans cette sphère musicale, tellement surpeuplée que les nouveaux arrivants doivent attendre au portillon afin d’avoir leur ticket d’entrée ? Le succès de groupes comme Lamb Of God y est sûrement pour quelque chose, ainsi que le revival du modern thrash instauré il y a quelques années par des combos nordiques comme Dew-Scented, The Haunted ou bien Carnal Forge.

Bloodjinn n’est pas vraiment mauvais et parmi tous les combos oeuvrant dans le style, les Américains s’en sortent avec les honneurs. L’expérience doit aider certainement. Les morceaux sont essentiellement construits selon le même schéma permettant d’assimiler chacun des plans : intro, couplet, refrain, couplet, refrain, pont, fin… Bref, la routine si je puis dire.
Le thrash est l’influence générale des riffs. Syncopes, un poil de technicité, changement de notes toutes les trois centièmes de secondes, notes étouffées… Il est évident que les Ricains connaissent leur sujet. Ajoutez à cela des mélodies bien employées et catchy et vous obtiendrez une partie guitare satisfaisante.
Concernant la technique, le classicisme est de mise. Les riffs ont déjà été entendus mille fois auparavant mais la qualité générale du disque éclipse ce défaut. La batterie et son jeu incisif et varié d’un plan à un autre contribue à façonner une impression positive. Les compositions sont mûrement construites, savamment dosées et chirurgicalement interprétées. Rien ne dépasse, le tout sent le travail bien fait, géré de main de maître et mené avec professionnalisme. Le petit suffixe –core (ajouté pour faire vendre) est quelque fois palpable dans les quelques mosh parts qui parsèment le disque (le final de « Truth Within » par exemple).

Du point de vue de la production, rien à redire, le son est nickel, sent bon le professionnalisme. Les guitares rugissent avec vigueur, la basse claque bien et la batterie demeure omniprésente, essentiellement au niveau de la caisse claire, quelque peu mise en avant.

Pour finir, Bloodjinn accouche d’un disque fort bien fait et produit, pouvant intéresser les amateurs de thrash modernes et de métal au sens général. « This Machine Runs On Empty » a réussi à convaincre un coreux obtus alors pourquoi pas vous ?


Rédigé par : Vision Of Beuh | 13/20 | Nb de lectures : 10915