La pochette la plus kitch du moment, digne d’un « splatter movie » de série Z, nous vient de ce premier cd de BLOODCHURN, qu’on pourrait traduire par « baratte à sang», bucolique formation de l’état du Mississipi.

Comme si l’ouragan Katarina n’avait pas fait assez de dégâts, voilà que les groupes de métal s’y mettent aussi. Que pouvons nous attendre d’un groupe qui a choisi pour nom un titre de « Despise the Sun » de SUFFOCATION et qui est signé sur le label d’un membre de BRODEQUIN ? Certainement pas un groupe de glam tout en paillettes (sinon vous vous doutez bien que j’aurais fourgué la chose à notre Shaka) mais plutôt à un gang de brutal death bien bourrin, un type de production dans laquelle les Américains sont passés maîtres depuis déjà quelques années.

Si vous cherchez avant toute chose la créativité sous toutes ses formes, la subtilité des dissonances, la finesse des compos bien léchées… hé bien ne perdez pas votre temps dans la lecture de la chronique qui suit parce que tout ce que je viens de citer n’a pas lieu d’être dans le métal que pratique BLOODCHURN.

Comme bon nombre de leurs congénères, ces gentils rednecks donnent dans la brutalité à outrance, la bidoche au prix de gros et foncent dans le tas sans préliminaires (même pas un p’tit bisou, non, non, rien…). BLOODCHURN se veut technique bien que le batteur soit un peu aux fraises sur certaines accélérations (« attendez-moi les copains ! ») et qu’un sentiment de mise en place approximative persiste tout au long de ce disque.
Il n’y a pas ici un seul riff qui se détache du lot ou qui fasse hausser un sourcil interrogatif, signe d’une bonne surprise. Nous sommes en territoires connus, serinés à longueur de sillons par des formations plus ou moins compétentes.

Non, vraiment, il n’y a pas de quoi s’agiter le prépuce sur ce disque qui restera probablement confidentiel s’il demeure un soupçon de bon goût et d’objectivité en ce vaste monde. A conseiller uniquement aux furieux du brutal death qui ont un tempérament de collectionneur.



Rédigé par : Tonton | 09/20 | Nb de lectures : 12721