Vous rappelez-vous de "Sliders", cette série dans laquelle des explorateurs d’un nouveau genre passaient d’une dimension à une autre et vivaient des expériences palpitantes ? Certaines des Terres sur lesquelles ils échouaient semblaient en tous points identiques à la nôtre, mis à part quelques détails comme par exemple la victoire d’ELVIS aux dernières présidentielles américaines…

C’est à peu près la même expérience que j’ai connue à l’écoute de "Nosferatu" : dans cet univers parallèle ainsi généré, IRON MAIDEN, HELLOWEEN ou encore WASP et NOCTURNAL RITES sont des groupes locaux montés par des ados acnéiques vénérant BLOODBOUND, LE fondateur adulé du heavy metal, celui dont tous les autres groupes formés par la suite se sont inspirés. On repère d’ailleurs aisément de nombreux clins d’œil au premier et cultissime album de BLOODBOUND, "Nosferatu", dans leurs dernières productions des petits groupes cités plus haut…

IRON MAIDEN reprend en effet les chorus de guitares et les chœurs qui ont fait la légende des suédois sur scène, WASP fait sensiblement la même chose en les incluant dans sa première démo "The Crimson Idol" et HELLOWEEN va encore plus loin en volant carrément une ligne de chant pour en faire le couplet de leur nouveau titre, "Eagle Fly Free".

Meuh non cé pour de riiire !!! Le pillard est bien évidemment BLOODBOUND, qui revisite en onze titres plus de vingt ans de heavy metal, s’inspirant autant du MAIDEN des débuts que de celui de "Brave New World" dont ils reprennent à plusieurs reprises les intros aux sonorités médiévales, empruntant à NOCTURNAL RITES un chant parfois rocailleux et des mélodies presque tristes et calquant leurs titres speed sur ceux du HELLOWEEN des "Keeper", sans oublier les évolutions plus récentes comme des plans néoclassiques à la STRATOVARIUS.

Avec une production moderne à la finlandaise et un second degré rappelant EDGUY, les suédois réussissent là où beaucoup se sont cantonnés au plagiat et nous offrent une synthèse quasi parfaite de ce que furent et de ce que sont devenus le heavy et le heavy speed ! Alors bien sûr BLOODBOUND ne révèle aucune once d’originalité et calque peut-être encore trop ses modèles, mais il faut voir cet album comme un hommage rendu à une partie de ceux qui ont marqué l’histoire du heavy et comme un fantastique anti-stress, un album à mettre à fond quand, après une épuisante journée de boulot ou de cours vous vous retrouvez coincés dans les inévitables embouteillages urbains ! "Nosferatu" vous enveloppera alors d’une "Bloodbulle" rassurante et protectrice et même le gros dégueu que vous verrez bouffer ses crottes de nez dans le rétro vous semblera sympathique !
Quoi "Beuâââârk" !? Essayez, vous verrez ! Pas les crottes de nez, l’album… :o)


Rédigé par : Dungorpat | 16,5/20 | Nb de lectures : 12748