Enfin ! Les amateurs de death scandinave attendaient cette réalisation avec la bave aux lèvres du pitbull qui guette avidement la sortie de sa pitance devant l'école maternelle "les lilas" à Saint-Denis. Et pourquoi un tel engouement ? Tout simplement parce que le seul EP de Bloodbath sorti à ce jour "breeding death" est une référence absolue et que ce groupe est tout simplement le plus succulent "all-star band" qu'un amateur comme moi puisse imaginer. Je vous dresse le tableau : Mickaël Akerfeldt (Opeth) aux vocaux - Anders Nyström (Katatonia, Diabolical Masquerade) à la guitare - Jonas Renske (Katatonia, October Tide) à la basse et Mister Dan Swäno himself à la batterie. Si le Real Madrid se payait une section death, il ne fait nul doute que son carré offensif serait composé de ces quatre éminences. La chose qui frappe en premier à l'écoute de ce disque est le son. Alors que "breeding death" présentait un death à la mode suédoise avec un son plutôt à l'américaine, la production de celui-ci est résolument tournée vers le son caverneux comme seul le Sunlight Studio savait créer au début des années 90. Les riffs ronflants et sourds - écoutez "mass strangulation" et vous m'en direz des nouvelles- sont terriblement efficaces et la guitare prend vraiment le pas sur tout le reste, jusqu'à carrément rendre confus certains passages. Akerfeldt semble prendre un plaisir fou à piocher dans le plus profond de son répertoire pour vomir toute sa haine et Dan Swäno est comme d'habitude un excellent batteur d'une sobriété propre aux grands artistes. Pourtant, tout laisse indiquer que ce disque n'est pas une réalisation comme les autres. Tout d'abord, il n'a absolument rien d'original. Dire qu'il est mieux ou moins bien que des classiques comme le "left hand path" de Entombed ou le "like an everflowing stream" de Dismember ne serait pas très approprié mais il est certain qu'il n'apportera pas grand chose de plus aux à ces deux références. Il faut quand même préciser que ce disque a été enregistré sous la pression d'un énorme cheptel de fans qui n'a pas voulu que "breeding death" reste un enfant unique avec des parents aussi méritants. Je pense que peu de groupes auraient cédés à cette pression et encore moins d'entre eux auraient pris le temps d'accorder un tel soin à un album dont l'accouchement n'a pas vraiment été naturel. L'essentiel est que "resurrection through carnage", qui représente un condensé de ce qui s'est fait de mieux en death scandinave, apporte un plaisir énorme lors de son écoute. Pour une fois, on pourra donc se passer de quelconques considérations artistiques ou stylistiques et se dire qu'on a affaire à un disque fait par des passionnés pour des passionnés. L'attente aura de toute façon été récompensée. Je n'ai peut-être pas obtenu le chef-d'oeuvre immortel que j'attendais mais je tiens là un excellent brûlot de death simple et brutal qui regroupe à peu près tout ce que j'aime dans le style et qui ne décevra certainement personne. Comme je vous l'ai déjà dit auparavant : c'est du plaisir, uniquement du plaisir...


Rédigé par : Loufi | 16/20 | Nb de lectures : 9731