Si je ne voulais pas me fatiguer, je pourrais facilement transposer la kronik de "Resurrection through carnage" sur ce nouvel album. Non pas qu'ils soient similaires, mais la démarche de ce all-stars band est bien évidemment restée la même : se faire plaisir en sortant un bon album de death old-school. Le line-up a un peu changé et l'évènement d'importance est l'arrivée de Peter Tägtgren aux vocaux et le passage de Dan Swanö de la batterie à la gratte. Martin Axenrot (Witchery, Satanic Slaughter) est passé derrière les fûts. Akerfeldt est donc parti, emportant avec lui une partie de l'histoire de ce super groupe qui est déjà entre dans la légende avec un premier mini d'exception et un album hommage au death suédois de la grande époque. L'influence de Peter, mon idole de toujours, est immédiatement audible sur ce nouvel album. On se croirait souvent en présence du Hypocrisy le plus agressif, celui que l'on trouvait sur "Osculum obscenum" ou "Into the abyss" par ses changements de rythmes soudains, ses gros riffs hargneux et ses vocaux sombres -même si ce n'est pas Tägtgren qui chantait sur "Osculum..."-. Le passage de Swanö à la gratte est également un plus et son alliance avec Blackheim fait véritablement mouche. La patte de Dan est reconnaissable et son toucher si particulier, son sens de la mélodie acéré qui a fait de Edge of Sanity un des meilleurs groupes de death, font qu'on trouve des parties guitaristiques de premier choix sur "Nightmares made flesh". Le son caverneux de "Resurrection..." a été rangé au placard et c'est donc l'autre facette du death scandinave qui est explorée ici. L'ombre du maxi "Breeding death" plane sur des titres directs comme le génial "Outnumbering the day", le ravageur "Feeding the undead" ou l'agressif "Bastard son of god". Certains morceaux donnent des frissons dans le dos à tout amateur sensé de death qui jubilera à l'écoute des riffs de "Year of the cadaver race", de "Cancer of the soul", de "Brave new hell" ou de "Draped in disease" (Old Entombed inside!). Peter utilise avec pas mal de réussite sa grosse voix et le bougre semble vraiment en colère sur ce coup là. Le batteur, que je ne connaissais pas vraiment, assure parfaitement bien et l'excellente production à la "Abyss studios" (je ne sais pas si ce disque y est passé...) mets en valeur ses qualités que ça soit dans les parties lentes ou les blasts plutôt nombreux pour le style.
Chaque morceau de cet album possède sa petite touche personnelle et l'album ne souffre de quasiment aucun point faible. A chaque fois, on est surpris par une mélodie bien sentie, un passage plus groovy, un arrangement millimétré ou par l'étonnante incorporation d'arpèges (sur "Brave new hell"). Ce disque est vraiment d'une brutalité à toute épreuve et ceux qui pensaient que l'arrivée du tas de graine allait ramollir Bloodbath ravaleront leur outrecuidance rapidement. Il est évident que ces musiciens considèrent ce groupe comme un défouloir ultime. Se défouler avec un tel talent n'est pas donné à tout le monde et leur pari est amplement réussi. Pour ma pomme, largement le meilleur album de death de l'année...


Rédigé par : Loufi | 18/20 | Nb de lectures : 11933