BLINDSIDE BLUES BAND - Keepers Of The Flame (Grooveyard) - 25/08/2008 @ 08h55
C’est marrant mais si il y a bien une espèce en voie de disparition dans le paysage metal/hard-rock, c’est bien celle du guitar-hero. Bien sûr, Joe Satriani et Steve Vai continuent leur bonhomme de chemin et, dans un autre style, Zakk Wylde ou Alexi Laiho de Children Of Bodom assurent la maintenance du labo asticotage mais il faut avouer que cela se bouscule de moins en moins au rayon ‘dieux de la six-cordes’. Alors certes, il y a guitar-hero et, euh, ben guitar-hero. L’écurie Shrapnel Records a d’ailleurs sa part de responsabilité, elle qui jusqu’au milieu des années 90 a essayé de nous refourguer des clones de Vai par paquet de douze à coups d’albums instrumentaux certes de haut vol sur le plan technique mais ne réussissant jamais à sortir du créneau ‘musique de musiciens pour musiciens’. Et à part pour le lecteur assidu de ‘Guitares & Claviers’, tout cela était en général aussi bandant qu’admirer un mathématicien en train d’expliquer la théorie de la physique quantique…
Pourtant, depuis la résistance s’organise bon an mal an depuis quelques temps de l’autre côté de l’Atlantique pour réhabiliter notre héros mal aimé, mais par le versant ‘classic rock’. Â la têt contingent, on retrouve Gov’t Mule, l’autre groupe de blues/rock du guitariste Warren Haynes (Allman Brothers Band) qui honore régulièrement Hendrix ou Led Zeppelin lors de concerts marathons de trois heures bourré de bœufs supersoniques. Et planqué derrière dans son coin, le label Grooveyard Records s’évertue lui aussi depuis quelques années à défendre cette cause à priori perdue à coups de skeuds dont les références semblent limitées à une poignée de groupes sentant bon la moustache fringante et la musique de bikers (Cream, Mountain, Deep Purple etc.) et dont le seul but semble être de célébrer le hard-rock 70’s, de relancer les ventes de flying V mais surtout donc de redonner au guitar-hero sa noblesse d’antan. Pour l’anecdote, certaines de ces sorties les plus récentes se nomment Plankton, le groupe instrumental du nouveau batteur de Grand Magus, ou King Hobo, ‘projet parallèle’ monté par Per Wiberg d’Opeth avec le batteur de Clutch…
En plus du Texan Lance Lopez, l’un des fers de lance du label est le Blindside Blues Band, groupe formé il y a plus de quinze ans autour du gratteux Mike Onesko, vieux briscard à l’expérience longue comme le bras acquise auprès d’autre grand six-cordistes de la cause hard/blues qui tâche comme Eric Gales, Rick Derringer ou Pat Travers. Bien que le Blindside Blues Band ait commencé sa carrière discographique en 1993, justement sur Shrapnel Records, vous ne trouverez pas l’ombre d’une sept-cordes, ni un chouia de tapping ou autres branlette moderne sur ce ‘Keepers Of The Flame’ au titre (‘les gardiens de la flamme’) pas innocent. Par contre, du gros solo de guitare 70’s à n’en plus pouvoir au point de faire mousser votre lecteur CD, nom de Zeus oh que oui ! En gros, pour Onesko et son groupe, un morceau est surtout une excuse pour empiler les morceaux de bravoure de branlette de manches et en foutre plein la gueule de l’auditeur. Là où les groupes ‘normaux’ se contentent d’un ch’tit solo de vingt secondes après le deuxième refrain, le BBB en fout en intro, au milieu, en fin de parcours et même là où l’on en attendait pas ! si un jour tout cela échoue sur le jeu ‘Guitar Hero’, cela fera un malheur… Alors même si le style de jeu est assez typé, à mi-chemin entre Stevie Ray Vaughan (pour le piqué) et Johnny Winter (pour la vélocité), le tout sonne comme du blues certes mais joué ‘à la heavy-metal’. Et plutôt que de se la jouer retro le résultat sonne au contraire gros, puissant et limite agressif, dans un style proche de Pat Travers et avec des potards d’amplis sûrement poussés jusqu’à 11 comme dans ‘Spinal Tap’ ! Le seul moment de répit est à mi-parcours le titre « Lonesome Road » et son chorus de guitare acoustique rappelant presque celui de « Gallow’s Pole » de Led Zeppelin sur ‘Led Zeppelin III’. Mais sinon pour le reste, les deux gratteux du groupe passent leur temps à jouer à un volume indécent et surtout à croiser le fer le long de titres dépassant facilement les six minutes, le pompom revenant au titre final, en fait un boeuf instrumental pas forcément indispensable, qui flirte avec le quart d’heure. On tombe d’ailleurs limite dans l’excès car avec ces onze titres dont deux reprises, « I’m A Leo » de Deep Purple notamment, bourrés à ras la gueule de grattes hurlantes, ’Keepers Of The Flame’ franchit la ligne d’arrivée au bout de soixante-dix sept ( !) minutes. Mais putain, voici le genre de skeud dangereux pour votre permis de conduire car taillé sur mesure pour exploser les enceintes de votre bodile alors que vous filez à 160 km/h sur l’autoroute. Avec un peu de chance, il vous voudra même à plusieurs d’entre vous de se faire choper par leur femme/mère/chien/taulier en train de faire le con devant votre glace armé d’une raquette de tennis. It’s only rock n’roll…
Moins inspiré et classe que les intouchables GOV'T MULE du maître (on se prosterne) WARREN HAYNES, mais bien sympa quand même. Belle ambiance blues. Album pour les fans des ALLMAN BROTHERS, GOV'T MULE et par extension j'irai même à FIREBIRD ou SPIRITUAL BEGGARS (même si c'est plus heavy).
Myspace du groupe qui vient juste d'ouvrir :
www.myspace.com/blindsidebluesband
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Pourtant, depuis la résistance s’organise bon an mal an depuis quelques temps de l’autre côté de l’Atlantique pour réhabiliter notre héros mal aimé, mais par le versant ‘classic rock’. Â la têt contingent, on retrouve Gov’t Mule, l’autre groupe de blues/rock du guitariste Warren Haynes (Allman Brothers Band) qui honore régulièrement Hendrix ou Led Zeppelin lors de concerts marathons de trois heures bourré de bœufs supersoniques. Et planqué derrière dans son coin, le label Grooveyard Records s’évertue lui aussi depuis quelques années à défendre cette cause à priori perdue à coups de skeuds dont les références semblent limitées à une poignée de groupes sentant bon la moustache fringante et la musique de bikers (Cream, Mountain, Deep Purple etc.) et dont le seul but semble être de célébrer le hard-rock 70’s, de relancer les ventes de flying V mais surtout donc de redonner au guitar-hero sa noblesse d’antan. Pour l’anecdote, certaines de ces sorties les plus récentes se nomment Plankton, le groupe instrumental du nouveau batteur de Grand Magus, ou King Hobo, ‘projet parallèle’ monté par Per Wiberg d’Opeth avec le batteur de Clutch…
En plus du Texan Lance Lopez, l’un des fers de lance du label est le Blindside Blues Band, groupe formé il y a plus de quinze ans autour du gratteux Mike Onesko, vieux briscard à l’expérience longue comme le bras acquise auprès d’autre grand six-cordistes de la cause hard/blues qui tâche comme Eric Gales, Rick Derringer ou Pat Travers. Bien que le Blindside Blues Band ait commencé sa carrière discographique en 1993, justement sur Shrapnel Records, vous ne trouverez pas l’ombre d’une sept-cordes, ni un chouia de tapping ou autres branlette moderne sur ce ‘Keepers Of The Flame’ au titre (‘les gardiens de la flamme’) pas innocent. Par contre, du gros solo de guitare 70’s à n’en plus pouvoir au point de faire mousser votre lecteur CD, nom de Zeus oh que oui ! En gros, pour Onesko et son groupe, un morceau est surtout une excuse pour empiler les morceaux de bravoure de branlette de manches et en foutre plein la gueule de l’auditeur. Là où les groupes ‘normaux’ se contentent d’un ch’tit solo de vingt secondes après le deuxième refrain, le BBB en fout en intro, au milieu, en fin de parcours et même là où l’on en attendait pas ! si un jour tout cela échoue sur le jeu ‘Guitar Hero’, cela fera un malheur… Alors même si le style de jeu est assez typé, à mi-chemin entre Stevie Ray Vaughan (pour le piqué) et Johnny Winter (pour la vélocité), le tout sonne comme du blues certes mais joué ‘à la heavy-metal’. Et plutôt que de se la jouer retro le résultat sonne au contraire gros, puissant et limite agressif, dans un style proche de Pat Travers et avec des potards d’amplis sûrement poussés jusqu’à 11 comme dans ‘Spinal Tap’ ! Le seul moment de répit est à mi-parcours le titre « Lonesome Road » et son chorus de guitare acoustique rappelant presque celui de « Gallow’s Pole » de Led Zeppelin sur ‘Led Zeppelin III’. Mais sinon pour le reste, les deux gratteux du groupe passent leur temps à jouer à un volume indécent et surtout à croiser le fer le long de titres dépassant facilement les six minutes, le pompom revenant au titre final, en fait un boeuf instrumental pas forcément indispensable, qui flirte avec le quart d’heure. On tombe d’ailleurs limite dans l’excès car avec ces onze titres dont deux reprises, « I’m A Leo » de Deep Purple notamment, bourrés à ras la gueule de grattes hurlantes, ’Keepers Of The Flame’ franchit la ligne d’arrivée au bout de soixante-dix sept ( !) minutes. Mais putain, voici le genre de skeud dangereux pour votre permis de conduire car taillé sur mesure pour exploser les enceintes de votre bodile alors que vous filez à 160 km/h sur l’autoroute. Avec un peu de chance, il vous voudra même à plusieurs d’entre vous de se faire choper par leur femme/mère/chien/taulier en train de faire le con devant votre glace armé d’une raquette de tennis. It’s only rock n’roll…
Rédigé par : Olivier ‘Zoltar’ Badin | 14/20 | Nb de lectures : 10693