12 ans, cela fait déjà douze années que BLINDED BY FAITH tâte du riff depuis son Québec natal. Douze ans de boulot et probablement de doutes dans les parties d’échangouillette infernale que leur line-up a connu dans ses débuts avant d’arrivée à « Weapons of Mass distraction » qui n’est que leur deuxième véritable album. Et c’est pas trop tôt car entre réédition, album live et DVD, on commençait à se demander quand BLINDED BY FAITH allait se décider à remettre un bon coup de collier pour nous pondre un successeur à « Under an Occult sun » sorti courant 2003.

Une chose est certaine, les « cousins » ont parcouru un sacré bout de chemin depuis le black symphonique de leurs débuts fortement imprégné de CRADLE OF FILTH. Aujourd’hui les choses ont bien changé. BLINDED BY FAITH et ses musiciens ont mûri, pris de la bouteille et gagné une personnalité qui s’affirme aujourd’hui dans leurs compositions. Le Black metal symphonique, ses nappes de synthés majestueuses, ses accélérations hargneuses comme ses arrangements grandiloquents sont encore de la partie mais sont désormais digérés dans un ensemble d’influences sans complexe allant du thrash au heavy metal en passant par le death voire même les musiques orientales ou l’indus sur une paire de morceaux.

Le chant de Tommy Demers a pris un envol spectaculaire qu’on avait déjà remarqué sur l’album live sorti voilà quelques mois. La palette, les différentes tessitures de chants proposées sont parfaitement maîtrisées du chant clair, aux grosses voix bidouillées. Les glapissements à la Dani Filth ont soigneusement été rangés au placard et lorsque l’organe de Demers s’attaque à un registre black, il le fait désormais de façon plus convaincante et réussie.

Pour ce « Weapons of Mass destruction » BLINDED BY FAITH a fourni un très gros travail sur des compositions hétérogènes et pour la majeure partie accrocheuses. Les « tounes » sont efficaces sans que le groupe n’ait eu à renoncer à la subtilité de ses arrangements ; une dualité qu’on retrouve dans la succession de passages bourrins et de plans accessibles. On peut songer à un CHILDREN OF BODOM inspiré et politiquement engagé, comme le suggère le titre de l'album. D’autres verront planer l’ombre de DIMMU BORGIR sur le travail des orchestrations mais un point reste indiscutable, BLINDED BY FAITH a pris du grade dans l’hiérarchie des formations québécoises avec cet album.

On terminera cet article en ouvrant une parenthèse sur l’excellent travail de production de l’infatigable Yannick St-Amand (NEURAXIS, MARTYR, BENEATH THE MASSACRE, DEPISED ICON) et sur le mastering signé par le non moins hyperactif Alan Douches (CONVERGE, MASTODON, HATEBREED, DILLINGER ESCAPE PLAN et j’en passe une liste longue comme mon avant-bras).

Bref, « Weapons of Mass Distraction » arrive à point nommé dans une carrière qui a eu du mal à trouver un second souffle. Pourvu que ça dure…


Rédigé par : Tonton | 14/20 | Nb de lectures : 10792