En Scandinavie il fait froid et il y a de la neige, on y trouve aussi pas mal de groupes de black métal. Je ne sais pas si il y a un lien de cause à effet, mais si tel était le cas, quoi de plus normal que de retrouver des groupes de black au Canada ? Blinded by faith nous vient directement du pays de céline dion et inutile de dire qu’ils ne visent pas le même public. Blinded by Faith œuvre dans un black métal mélodique qui n’a pas à rougir face à la concurrence scandinave qui constitue la plus grosse partie de la scène. Je devrais peut être dire constituait, car de plus en plus de groupes talentueux émergent dans de nombreux pays et la suprématie scandinave, si elle était encore d’actualité il y a quelques années n’est plus à l’ordre du jour.
Je vais être direct, ne vous fiez pas à la pochette, celle ci est abominable et ne reflète en aucun cas le contenu de l’album. Je n’arrive pas à comprendre qu’on ait laissé le groupe sortir l’album avec cette pochette, c’est du suicide commercial ! Blinded, tu m’étonnes! Dommage car les amateurs de black sympho ont de quoi se régaler pendant 43 minutes avec ces 9 morceaux. Certes la musique n’est pas d’une originalité débordante mais l’exécution sans faille et la production de qualité sont autant de gages qui assurent à nos oreilles de ne pas trop souffrir, et c’est déjà pas mal étant donné que de nombreux groupes ne se donnent pas cette peine.
Première constatation, le clavier n’est pas là pour faire de la figuration, il y a bien sûr les éternelles nappes en arrière plan mais ce dernier se révèle être un véritable moteur pour la musique du groupe et pas seulement le faire valoir des guitares. On le retrouve fréquemment au premier plan, sur le morceau d’ouverture par exemple ou quelques notes de piano introduisent de manière fort habile un solo de guitare. Le groupe nous offre quelques petits duels claviers/guitares bien sympathiques « the world has something to offer », le thème des synthés étant repris par la guitare lead. Le clavier a du écouter pas mal de musique classique ou s’en inspire fortement ce qui se ressent dans ses parties. Celles ci donnent l’impression d’être familières et accrochent l’oreille dès la première écoute, on associe à ça une ligne de chant bien trouvée, des solos heavy et on tient un morceau qui fait mouche « a perfect imperfection ». Puisqu’on parle des guitaristes, ces derniers ont du s’abreuver de bon vieux heavy et distillent tout au long de l’album des solos fins et limpides qui apportent un plus aux morceaux, « burning rebellion » par exemple avec un petit taping sympathique sur fond de chevauchée maidenesque (juste le temps du solo, le black reprend vite le dessus).
Comme le veut le style, le tempo est relevé, cependant on est loin de tomber dans la bouillie sonore, les instruments sont bien mixés (enregistrés au studio New rock comme les chaussures et mixés chez les productions sonores de la capitale) et les nombreuses parties heavy permettent d’aérer le tout. Les références thrash sont également de la partie sur quelques rythmiques « under an occult sun » et renforce l’impact des parties black. Je ne sais pas si je vais me faire des amis en disant ça mais sur quelques passages j’ai l’impression d’entendre une version extrême de rhapsody, le côté grand guignol en moins. Cela a beau être du black, c’est quand même très facile d’accès et les fans de heavy peuvent apprécier.
Bref, je sais que le mois de juillet est chargé avec les sorties de pointures comme Graveworm ou Catamenia mais si l’occasion vous est donnée d’écouter ce groupe, vous pouvez y aller : c’est du black sympho tout ce qu’il y a de plus calibré. Par contre, si vous cherchez l’originalité ultime vous risquez d’être déçus.


Rédigé par : Dark Tranquilou | 13/20 | Nb de lectures : 7280