Sorti du cerveau torturé d’Apathy (Malevolentia, Apocryphe), Bleeding Solitude est un projet solo évoluant dans le black metal dépressif. Première sortie, qui ne passe pas par la case « démo », et propose d’entrée de jeu un album de 46 minutes. Et c’est l’excellent label UG Eisiger Mond Productions qui nous sort le bazar, au format Pro CDR. C'est-à-dire que le CD n’est pas un pressage industrial, mais y ressemble à s’y méprendre. Un petit livret 4 pages accompagne le CD, sans les paroles, mais avec des photos et du texte dépressif. Voilà pour la forme, qu’en est-il pour le fond ? A-t-on envie de s’ouvrir les veines à l’écoute de ce premier album ?

Franchement, pas vraiment. Bon, c’est sûr, Bleeding Solitude ne respire pas la joie de vivre, et par ses vocaux torturés, Jean-Michel (quoi, ce n’est pas son prénom, oups, pardon) essaie de faire transpirer une souffrance et un mal-être. De même, les riffs mélancoliques et les mélodies désespérées nous donnent un peu de tristesse. Et les morceaux sont assez variés pour qu’on ne s’ennuie pas, ce qui peut être rapidement le cas dans ce genre assez casse-gueule. Les parties lentes et plaintives succèdent à des parties plus rapides et colériques, et l’unité dépressive du disque est conservée malgré la diversité des morceaux. Hélas, le BM dépressif est un genre particulièrement compliqué, et se démarquer du lot n’est pas évident. Et sur "Forever Lifeless", Bleeding Solitude peine à sortir de la masse et à s’imposer réellement. Le disque n’est pas mauvais, bien au contraire, mais manque de personnalité. On a l’impression d’avoir entendu les morceaux vingt fois avant, et pire, ils ne survivent pas à l’écoute. Aucun morceau ne reste dans la tête une fois le disque fini. Ajoutons à cela des nappes de claviers plutôt insupportables (et je vous passe l’interlude au clavier), pour terminer le portrait.

Au final, et pour nuancer la fin de ma chronique, Bleeding Solitude a sorti un premier album encourageant, qui peine encore à trouver sa place. Mais Apathy est jeune, et a le temps de progresser et d’élever son art. Pour un premier album en solo, le gus s’en sort honorablement. Quant à la note, je mets un peu au-dessus de la moyenne, pour l’encourager.


Rédigé par : Kryde | 11/20 | Nb de lectures : 12151