On connait le label italien Underground Symphony pour ses multiples groupes transalpins spécialisés dans le heavy traditionnel. Voici donc venir l’un des plus fraîchement formés d’entre eux, BLACK WINGS, originaire de la ville de Ferrare, située dans la région de l’Emilie-Romagne. "Sacred Shiver" constitue le premier album de ces jeunes loups. Disponible depuis plusieurs mois, il n’est peut-être pas inutile de se pencher sur leur cas, étant donné que la musique proposée est d’un niveau tout à fait correct.

Côté influences, on repère très bien les groupes majeurs de la scène heavy des années 1990, notamment ANGRA et STRATOVARIUS. Mais BLACK WINGS enrichit sa palette sonore en allant chercher une partie de son inspiration dans l’œuvre de DEEP PURPLE et de RAINBOW. Il n’est donc pas étonnant que l’on retrouve en dernière plage du disque une reprise du « Tarot Woman » de l’Arc en ciel, initialement parue sur l’album "Rising" (1976), que certains considèrent comme le meilleur album du maître de la six-cordes Ritchie Blackmore. Alors, bien sûr, le vocaliste Diego Albini, une petite vingtaine d’années au compteur, ne fait pas le poids face à l’immense Ronnie James Dio. Sa voix, bien qu’un peu juvénile et manquant de caractère, n’en est pas désagréable pour autant. En ce qui concerne les instrumentistes, on se situe dans une bonne moyenne, même si les frères Rubin (guitares et claviers) ont quitté la formation depuis lors. Dommage car ces deux-là apportent une réelle plus-value sur ce premier essai.

Les compositions, sans être renversantes d’originalité, comme c’est souvent le cas pour les groupes de ce label, sont relativement entraînantes. On alterne en fait entre le très bon et le moyen. Dans la première catégorie, on retiendra tout particulièrement l’excellent « Fire Tide », plein de fougue et agrémenté d’un superbe solo de guitare, ou ce « Captive To Lies » au refrain puissant. A contrario, certains titres sont moins convaincants, comme « Behind The Veil Of Mind » par exemple, qui traine quelque peu en longueur. Il faut dire aussi que BLACK WINGS se situe parfois aux portes du metal progressif, comme en atteste la présence de longs passages instrumentaux propices à la démonstration technique (« The Magic Of Dawn », qui approche les dix minutes).

Enregistré par le groupe avec l’aide de Simone Mularoni (DGM), "Sacred Shiver" est également doté d’un son de qualité. Cette production très professionnelle compense donc l’inexpérience des Italiens et les petits défauts de jeunesse qui transparaissent au fil des chansons. Quoi qu’il en soit, la volonté de bien faire est là. Le potentiel aussi. De fait, si le niveau général de l’ensemble est en partie terni par des morceaux inégaux, on gardera un œil sur ces jeunes musiciens, afin de se faire une idée plus précise quant à leur valeur réelle. Ce qui tombe bien puisque BLACK WINGS annonce déjà la sortie d’un deuxième opus dans les mois à venir.


Rédigé par : up the irons | 13/20 | Nb de lectures : 11966