Les jeunots allemands se sont fait connaître en gagnant plusieurs télé-crochets locaux. Ou plutôt en remportant plusieurs concours metal leur permettant de figurer sur l’affiche du Summer Breeze 2008. A la lecture de cette information, deux hypothèses s’imposent. Soit le groupe était seul en lice, soit les Allemands ont vraiment très mauvais goût. J’opterais pour la seconde hypothèse vu qu’on parle tout de même du pays qui continue d’arborer le combo de la mort : sandales/chaussette, maillot de Bochum, veste à patches et mullet eighties. Ceci dit je suis bien langue de pute sur ce coup-là car musicalement l’Allemagne, même si elle à vu naître en son sein des aberrations telles que Scooter, DJ Bobo ou Cascada, à toujours été une terre de metal. Pourquoi donc un groupe totalement inintéressant qu’un épisode de Tatort tel que BLACK THOUGHTS BLEEDING est parvenu à émerger ? Bonne question à laquelle je n’ai pas de réponse. J’ai beau la retourner dans tous les sens je ne vois pas ce qui différencie le groupe des ouatmilles autres combo du même type fleurissant partout dans le monde.

Pour situer BLACK THOUGHTS BLEEDING pratique un metalcore cicrca 2000 un poil plus velu que la moyenne flirtant parfois avec la limite du deathcore. Mais c’est vraiment histoire de trouver une infime « particularité » propre à la musique du combo. Pourtant, porté par plusieurs magazines, le groupe jouit d’une certaine hype en Allemagne. Certains les comparant même à des formations telles que « Heaven Shall Burn » ou « Naera ». La comparaison est très forcée et n’a pas vraiment lieu d’être. Autant comparé l’inspecteur Barnaby et Jack Bauer. Certes BTB nage dans les mêmes eaux que Heaven Shall Burn mais il y a plus d’idées et de d’originalité dans un riff de ces derniers que dans tout « Stomachion » qui sonne incroyablement plat et déjà entendu des centaines de fois. Le groupe ratisse large, tant sur la scène locale avec les groupes cités plus haut que sur la scène metalcore americaine, essentiellement pour son utilisation des voix claires. Oui, en plus, il y a des refrains mielleux en voix claires…

Musicalement, le groupe s’inspire aussi de heavy plus traditionnel lors de certaines parties de guitares sonnant presque true heavy sur « Heart Got Broken » notamment, le seul titre qui se démarque vraiment du reste par son riff assez catchy et mélodique. D’ailleurs le groupe balance aussi quelque plans mélodeath par-ci par-là histoire de masquer l’inanité de l’ensemble mais autant mettre du mercurochrome sur une fracture ouverte. On notera aussi une « ballade » de fin d’album, « Icarus » rappelant parfois SOAD et quelques chœurs non pas de bûcheron mais de vendeurs chez Ikea c’est dire à quel point le groupe ratisse large en termes d’influences. Voulant plaire à tout le monde, le groupe se disperse et au final il y a fort à parier qu’il ne plaira à personne. Techniquement c’est plutôt bien exécuté et avec, en prime, une jolie production Monsieur Propre de laquelle pas une tache, pas un poil ne dépasse mais trop dispersé et niais à l’image des titres des morceaux plus clichés tu meurs. Tout ça est proprement insipide et instantanément oubliable. Quand bien même l’intégrité du groupe n’est pas à remettre en cause, leur musique sonne incroyablement creux. Ca plaira peut-être aux fans « du phénomène Twilight », aux jeunes ados méchus férus de violence aseptisée et d’humeur maussade ou aux amateurs de Bleeding Through qui, de toute façon ont déjà mauvais goût. Un groupe de plus qui signe un album de plus…


Rédigé par : Seb On Fire | 08/20 | Nb de lectures : 11931