Amateurs de mythologie nordique, ce nouveau BLACK MESSIAH est pour vous ! Les Allemands ont en effet centré leur quatrième album sur la guerre qui a opposé les Aesir d’Odin et les Vanir de Njord, conduisant à la réunion de tous ces dieux sous le seul étandard des Aesir après moultes péripéties et tragédies qui nous sont contées tout au long des treize titres (dont quatre interludes narratifs).

Si vous connaissez déjà le groupe, vous ne serez pas dépaysés par « First War Of The World », puisqu’on reste dans le même style de black mélodique que sur le précédent album « Of Myths And Legends », les touches à la SIBENBÜRGEN époque « Delictum » étant toujours aussi présentes avec néanmoins un côté heavy speed plus prononcé. Plus de mélodies donc, des tempos plus rapides également, qui font assez facilement passer le bloquage que peut provoquer le chant en allemand. Les interludes étant en anglais, un anglais à la prononciation particulièrement soignée qui plus est, permettant donc relativement facilement de comprendre ce que nous raconte le monsieur à la voix grave, on peut en effet rester sur sa faim une fois les morceaux partis à moins d’être germanophone. Chipotage me direz-vous, puisque finalement arriver à comprendre l’anglais quand il est braillé par un chanteur de black metal n’est pas forcément plus aisé… Disons alors que les interludes donnent tellement envie d’en entendre plus sur le déroulement de l’histoire qu’on peut être déçu par l’aspect finalement très conventionnel (quoiqu’épique) des morceaux.

Les origines et conséquences de cette guerre mythique sont de toutes les façons très facilement disponibles sur Internet, ce qui devrait donner envie à tous les férus de mythologie de se plonger dans les mythes nordiques, qui n’ont rien à envier à ceux d’Egypte ou de Grèce. Les orchestrations sont plus discrètes sur cette nouvelle livraison, leurs interventions étant plus ponctuelles mais également mieux mises en valeurs, ce qui dynamise au final les morceaux et entretient cette ambiance de film à grand spectacle instaurée dès l’intro et dont l’apothéose en est le dernier morceau, longue ballade solennelle et mélancolique chantée en l’honneur de ceux qui ont péri sur le champ de bataille. Quelques titres sonnent néanmoins très pagan, comme « Gullveig » et « Soeldnerschwein », laissant entrevoir ce à quoi on a échappé… BLACK MESSIAH est définitivement plus à l’aise quand le tempo est soutenu et les influences pagan au second plan, même si elles apportent un plus indéniable.

S’il ne convainc pas forcément par sa prestation, le groupe s’en sort sur cet album par une mise en scène qui donne envie d’en savoir plus et constituera une bande son parfaite pour vos lectures futures. « First War Of The World » n’est ni une déception ni une satisfaction, il est simplement un album de plus, correct mais sans plus, d’un groupe qui a peut-être atteint son sommet créatif.


Rédigé par : Dungorpat | 13/20 | Nb de lectures : 10471