1989, David et Jonathan, souvenez-vous…

« Est-ce que tu viens pour les vacaaaances, moi je n’ai pas changé d’adreeeeesse, je serais peut-être, un peu en avance, au rendez-vous de nos promesses … »

WHAT THE FUCK?!?!? me direz-vous… quoique pas si fuck que ça lorsqu’on connaît les circonstances qui ont donné naissance à ce terrifiant reptile bicéphale nommé Black Cobra. Car oui, je l’affirme : les métalleux ont eux aussi droit au frisson de l’amourette de vacances !!! Jugez-en par vous-même, j’exagère à peine : lorsque Jason Landrian, guitariste en rupture de Cavity, rentre dans sa famille pour les vacances justement, il s’acoquine avec Rafael Martinez, un temps bassiste dans feu 16 (mythique groupe noise tirant sur le stoner) et Acid King (mythique groupe stoner tout court), ici à la batterie et lui aussi en vacances, pour tuer le temps.

Le résultat s’avère tellement probant, que le duo voit sa démo sortir en EP 7’’ sur le label Blackflash Records en 2004, révélant à la face du monde un son extrême et violent aux confluents du stoner, du doom, du hardcore, du métal et même du grind… une sorte de sludgecore véloce et surboosté, à la fois bouillonnant et incroyablement précis et technique.

Depuis, le duo guitare-batterie a mis tout le monde d’accord : d’abord en sortant son premier album, « Bestial », en 2006, et ensuite en tournant un peu partout pour répandre son venin à la surface du globe : les spectateurs présents au Gambetta le soir du 28 avril 2007 doivent encore en avoir les oreilles qui bourdonnent et les paupières qui tressautent.

Perpétuant sa formule éprouvée et approuvée, le groupe participe à un split avec Eternal Elysium en 2007 disponible uniquement au Japon. C’est la partie estampillée « Black Cobra » de ce disque qui nous est proposée ici en CD par At A Loss Recordings, mais agrémentée d’un titre supplémentaire et de vidéos de la performance du duo au Roadburn Festival 2007.

Equipe inchangée, formule perpétuée, les ingrédients qui ont fait la renommée du duo sont toujours là : un son de guitare monstrueux, véritable réacteur d’avion qui fait oublier l’absence de basse, et propulse la machine Black Cobra soutenue par une batterie limite épileptique. Ajoutez à cela des interventions vocales sporadiques et abrasives distordues et délayée noyées dans le magma instrumental, hier dans les langues de Shakespeare et Cervantès alternativement, mais en anglais exclusivement avec ce dernier album… et toujours aussi difficilement compréhensibles de toute façon.

Pas grand-chose de nouveau donc au cours de ce « Feather and Stones », si ce n’est un interlude guitaristique et limite ambiant (« Thanos ») et quelques autres rares moments d’accalmie relative. Cette dernière livraison semble même être encore plus directe que le pourtant bien nommé premier disque : les amateurs ne risquent pas d’être déçus. Ajoutez à cela un superbe digipack, toujours dans une thématique « wildlife » (mais avec un rapace et plus des tentacules) et vous voici avec 8 titres sauvages pour quelques 25 minutes de furie toujours aussi bestiale.


Rédigé par : NicoSata | 14/20 | Nb de lectures : 11319