Je suis un sale métalleux. Voilà c’est dit. Alors désolé messieurs les sauteurs de trampoline et autres porteurs de casquettes et bouffeurs de laitue enragés, mais sorti de sa définition du début des années 90 qui draguait de façon éhontée ma communauté telle une pute un informaticien vieux garçon qui se serait égaré de nuit au bois de Vincennes (MADBALL, BIOHAZARD, HATEBREED tout ça), le hardcore m’emmerde. Pire : passé les quelques mammouths du genre (bonjour NEUROSIS), son copain intello-de-mes-couilles-avec-la-mèche comme il faut le post-hardcore me facilite encore plus le transit intestinal… Écouter certains spécialistes épiloguer pendant des heures sur la, ahem, beauté de BREACH par exemple (mais non Pearly, ne te sens pas visé comme ça) me en gros donne juste envie de réécouter à fond « Tormentor » de KREATOR et de me faire pousser les cheveux et la veste à patches jusqu’aux genoux.

En somme, je n’étais donc a priori pas franchement la cible toute désignée de BLACK BREATH. Sauf qu’en plus (hasard ?!) d’avoir choisi en guise de nom l’un de mes morceaux préférés de REPULSION (un signe !), ces couillons ont réussi malgré tout à faire battre mon cœur fragile et romantique pour deux raisons : d’abord parce qu’avec sa grosse louche bien baveuse de crust et de D-beat, leur musique ne tourne pas pendant dix ans autour d’un arbre pour pisser dessus. En général, cela bastonne et puis cela va se faire voir chez les Grecs.

Mais là où j’ai craqué, c’est que grâce aux doigts boudinés du guitariste Kurt Ballou de CONVERGE qui a produit ce premier album dans son studio à Salem, ces keupons peuvent assouvir ici leur amour sans limite… du death-metal suédois old-school. Alors que « Escape From Death » aurait totalement mérité sa place sur ‘Indecent & Obscene’, « I Am Beyond » lui prouve qu’ils ont tout compris du death n’roll. Bref, ces mecs ont totalement cerné le truc et l’ont encerclé pour mieux l’envahir sans faire de quartier. Pour quiconque ayant instantanément la gaule dès que ce son de guitare plein de mélasse se met à déverser sa glue collante sur nos cages à miel, ‘Heavy Breathing’ est donc l’inattendue rencontre entre DISCHARGE et ENTOMBED, avec un petit rock côté n’roll, mais un rock n’roll qui aurait muté après un essai nucléaire, à la MOTÖRHEAD. Le tout avec un chanteur qui n’aboie pas mais qui hurle comme si on lui arrachait les ongles un par un avec un pince rouillée. Une formule déjà entendue mais qui pourtant ici, sonne fraîche et surtout 200% bastos. Je répète donc : je n’aime pas le hardcore. Mais putain, qu’est-ce que j’aime BLACK BREATH !


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 15/20 | Nb de lectures : 13089