Aaaaaaah les vestiges du frenchcore... Ma folle jeunesse coiffée d'une armée de spikes sur la tête que je mettais 15 minutes à faire chaque matin, mes baggys de wesh-wesh 35 tailles au-dessus, mes Osiris D3 qui n'avaient au final pas grand-chose à envier aux platforms shoes (AKA shoes de putes), avec le recul j'avais une sacrée dégaine de gland. M'enfin probable que je me dise pareil dans 10 ans en voyant ma ganache de 2009, bref. Plus orienté punk/hardcore que la scène neo-metal française de l'époque mais tout aussi jumpy-jumpant, BLACK BOMB A savait se démerder avec ses brûlots aux paroles si démago mais qui faisaient mouche dans les jeunes cervelles qui ne demandaient de toute façon pas grand-chose de plus que d'aller percer leurs boutons d'acné sur les coudes de leurs voisins de pogo. Maintenant, en 2009, quelle est la pertinence d'un groupe comme BLACK BOMB A?

Puisque depuis "Speech Of Freedom", faut bien avouer que l'effervescence autour du groupe est bien retombée et beaucoup d'entre nous sont passés à autre chose. Et en cinq ans, un live, et un album, "One Sound Bite To React" qui n'aura pas fait grand bruit, ça sent la peau de chagrin. "From Chaos", quant à lui, marque le retour du binôme vocal d'origine Djag/Poun après le départ d'Arno. Et à des compos un tantinet plus pêchues que sur son prédécesseur (c'était pas bien dur), même si on est très loin d'assister à la fête du slip. Parce que si les parties de ping-pong vocal entre chant nasillard façon Daron Malakian et gueulantes un peu plus velues ont toujours été la grosse attraction de BLACK BOMB A, elles sont désormais la seule chose qui leur reste. C'est dire.

A croire que derrière, ils se tirent la bourre pour savoir lequel d'entre eux pondra le plan le plus moisi possible. Okay, la recette BBA est surtout basée sur l'efficacité, mais là y'a rien, que dalle, aucune énergie. Compos plus que dépouillées qui ne seront même pas relevées par la prod' aux guitares squelettiques. "Pour le côté punk" qu'ils disent, invitant même le locké de THE EXPLOITED sur "Burning Road". Quelques titres, tels "Fucking Hate" ou "Pieces Of I" avec le chant de Djag très Keith Caputo, éviteront à "From Chaos" une destinée de frisbee-qui-ne-revient-pas, mais dans l'ensemble, c'est pas bien glorieux, les refrains en voix claires, censés être accrocheurs, se révélant à l'occasion vraiment poussifs.

Bref, pas de quoi ressortir son marcel avec logo tribal et son collier à pics du placard. Sous prétexte d'un "retour aux sources" qui a bien souvent bon dos et dans lequel il faut en fait lire "on a plus rien à dire et on a égaré nos fans alors on va se la jouer à l'ancienne et dire que c'est pour le plaisir", BLACK BOMB A livre un skeud qui n'aurait pas cassé des briques s'il était sorti au début des années 2000. Pour les vraiment, vraiment nostalgiques uniquement.


Rédigé par : Crown_Me | 07/20 | Nb de lectures : 12254