BLACK BOMB A est un combo qui a assurément connu des hauts et des bas, autant artistiquement qu'au niveau de la notoriété. Les débuts de "Human bomb", semblent désormais bien loin... son urgence et son originalité aussi. Après plusieurs albums pas forcément au goût de tous les fans, les BBA nous reviennent avec cette nouvelle cuvée 2012, "Ennemies of the state". Les derniers live laissaient penser que le groupe avait retrouvé sa fougue d'antan... reste à vérifier ce qu'il en est sur disque.
Historiquement, BBA a toujours eu des changements incessants au niveau du line up et cela ne sera pas avec ce nouvel album que les choses changeront. Nous avons donc pour ce nouvel album : Hervé à la batterie, l'inamovible Poun et l'Écossais Shaun Davidson aux micros, Jacou d'ULTRA VOMIT à la basse (live) et Snake à la guitare.

J'avoue que j'attendais pas grand-chose de ce nouvel album, le groupe me semblant un peu avoir perdu son inspiration depuis plusieurs albums et les incessants changements de personnel n'amenant pas la stabilité nécessaire à la créativité. Mais cet album est certainement meilleur que tout ce qu'ils avaient sortir récemment... et peut-être dans les meilleurs tout court. Je l'avoue, cet album m'a agréablement surpris.

Tout d'abord, on sent que le groupe a vraiment envie de montrer qu'ils ne sont pas encore bons pour le cimetière et qu'ils ont encore quelque chose qui bouge dans leurs calbuts.
Les tempos sont volontiers rapides (avec quelques blast beats qui se font entendre ici et là), les riffs sont piqués aux hormones et le chant est rageur plus que ce qu'il est mélodique (ouf !). On reconnaît le style de BBA, leurs influences les plus marquantes sont toujours présentes et la mollesse de ces derniers temps ne semble plus qu'un mauvais souvenir !
Je regrette un ou deux passages en voix claire dont le groupe aurait pu se passer, quelques facilités de composition et quelques « ponts » moins inspirés. Difficile aussi de différencier le chant des deux duettistes. Les inconditionnels y arrivent peut-être plus facilement que moi mais j'ai quand même l'impression que le mix laisse un peu Shaun de côté.

L'album est aussi marqué par une agressivité quasi constante, comme si le groupe devait absolument tout défoncer au mépris des nuances. C'est pas vraiment un problème en soi, mais BBA arrivait jadis à glisser quelques subtilités au milieu de tout son matos militaire.
Mis à part ça, l'album tient bien la route. Et pas qu'un peu.
« Take Control », avec son côté pince-sans-rire percute les neurones direct quand son terrible refrain sort le katana pour nous découper en rondelles. On est cependant encore loin de l'excellent « Pedal to the metal » qui est vraiment mon titre favori de l'album ! Il est hélas bien trop court (2min43) mais c'est son seul défaut ! La chanson défouraille sévère et laisse un arrière-goût de pneu carbonisé dans la bouche tant il met le feu aux synapses ! Pas vraiment de temps morts, un bon trois quarts de l'album s'écoute avec grand plaisir et les quelques redondances que l'on entend parfois se font vite tacler par quelques bastonnades surgissant tout droit du diable Vauvert !

Évidemment, cet album est à conseiller aux amateur du combo et au curieux/nostalgiques qui voudraient savoir ce que BLACK BOMB A est devenu. Les curieux peuvent cependant y jeter une oreilles, ils ne sont pas à l'abri d'une bonne surprise. Toute cette populace risque d'être impressionnée par ce nouvel album, qui s'annonce comme le retour des Parisiens, en forme, l'écume aux lèvres et la rage au cœur. Boum !!!!


Rédigé par : Pamalach | 13.5/20 | Nb de lectures : 14248