Le français Blacklodge est né en 1998 des cendres de Faust. A l'origine, le seul maître à bord était Saint Vincent, que vous connaissez peut-être en tant que guitariste de l'apocalyptique The Arrival of Satan. Le bonhomme a ensuite recruté deux ex-Faust pour mitonner deux démos, un mini et un album "Login: SataN". Sort aujourd'hui le second album du trio "Solarkult". On a fait un tour rapide du propriétaire. J'en vois qui trépigne car j'ai adroitement contourné toute description stylistique jusqu'à présent. Donc, parlons musique.

Hé ben quel truc. "Solarkult" va déchaîner le débat, en réalisant la fusion parfaite entre black métal et techno hardcore. L'étiquette officielle est "black industriel" mais Blacklodge amène le concept à son paroxysme, des années-lumière devant les groupes à appellation dite "industriel" qui se contentent de mettre deux samples et une batterie au son synthétique. Poussant le bouchon plus loin que le death indus de The Berzerker, Blacklodge fonde sa musique sur les beats techno et autres artifices bruitistes du style électronique et y insère ses riffs et son chant black dans une ambiance de cyber-fin du monde.

Les auditeurs les moins ouverts aux sonorités modernes, ou les plus traditionalistes (dont je fais partie), trouveront la mixture indigeste sur la longueur. Mais il faut reconnaître la réussite de cette fusion improbable. Le black indus de Blacklodge est une pulsation violente et haineuse qui nous plonge au cœur d'une rave cauchemardesque aux relents de fin du monde. Effets sur la voix, saturation des roulements de la boîte à rythmes, beats cognant à donf, les gimmicks hardcore servent de rythmiques à cette bande-son de l'enfer qui avance à grande vitesse vers l'apocalypse. Le vocabulaire techno me manque pour décrire l'ingéniosité dont fait preuve le combo et je me trouve à court d'arguments pour vous conseiller de tenter une écoute. Sachez simplement que l'extrait en écoute, s'il est représentatif au niveau du son et du concept, est un track (ben oui, je m'adapte) au tempo modéré. Blacklodge emploie majoritairement du plus furieux...

Si vous n'avez pas peur de ses sonorités, Blacklodge vous plongera dans un état extatique proche de la catatonie. Grosse baffe en prévision. Sinon, ben tant pis...


Rédigé par : Prince de Lu | 15/20 | Nb de lectures : 14579