Il aura fallu attendre presque 5 ans avant de voir leur retour sur le devant de la scène.
Duo incontournable. Alchimie créatrice de deux grands bonhommes.
BLACKFIELD, c’est l’union du génie anglais de la production et de la créativité, Steve Wilson, avec la beauté du chant du talentueux israélien, Aviv Geffen. Pour un résultat tout en douceur, en mélodie et en volupté, mais d’une efficacité et d’une beauté indéniables.

Si vous n’avez encore jamais jeté une oreille sur ce projet, ne vous attendez pas à la moindre explosion de décibel telle qu’on les apprécie dans le Metal.
BLACKFIELD puise dans les titres atmosphérique et intimistes de PORCUPINE TREE ou d’ANATHEMA, autant que dans la Pop feutrée et subtile, ou le 'prog' Rock mélancolique, pour bâtir un univers séduisant et apaisant. Sur les deux précédents opus, Steve s’était chargé de l’écriture d’une partie des morceaux ; mais cette fois-ci, c’est Aviv qui a pris à son compte la majorité de la composition, Steve s’impliquant néanmoins grandement dans les phases d’enregistrement et de production.

Doit-on y voir un lien de cause à effet ? Car si la précédente offrande, 'Blackfield II', illustrait une facette Pop/Rock, légèrement progressive, mais principalement électrique, 'Welcome to my Dna' pourrait s’apparenter à son antithèse, différente mais complémentaire. Et d’avantage portée sur le côté progressif, voire, plutôt, intimiste. Sur 'Welcome to my Dna', vous ne trouverez que peu de sonorités électriques, seuls deux titres (‘Waving’ et le superbe instrumental ‘Blood’) offrant un peu d’espace sonore aux amplis et guitares électriques.
Néanmoins, cette absence de rugosité sonore est parfaitement contrebalancée par l’étroit agencement avec de pertinents arrangements. Matérialisé par une union musicale avec un orchestre français de 42 musiciens, qui aboutit à un résultat sublime, moins direct que les précédents opus, mais plus voluptueux. Et bien plus mélodique, sans pour autant dénaturer l’âme de ce projet.

BLACKFIELD a évolué sur la forme, mais reste fondamentalement le même dans le fond : derrière les mélodies imparables, se marient à merveille les deux voix de Steven et Aviv, pour un résultat quasiment parfait. 11 titres simples mais jamais simplistes, captivants et irrésistibles, bâtis sur des structures basiques mais efficaces, et doté d’une production cristalline parfaite. Et, toujours attirés par le côté progressif et épuré, mais alliés à des durées de morceaux volontairement courtes, comme pour mieux exprimer le caractère immédiat des sentiments.

Si les mélodies distillées au fil de la quarantaine de minutes s’avèrent tout de même moins immédiates, elles demeurent facilement mémorisables, et tout simplement sublimes. Mais surtout, semblent véhiculer encore plus d’émotions que précédemment.
A fleur de peau, 'Welcome to my DNA' s’apparente à un voyage introspectif dans les états d’âme d’Aviv. Beau mais légèrement inquiétant, majoritairement mélancolique, mais avant tout très captivant. Entre réjouissement et inquiétudes, entre optimisme et scepticisme, 'Welcome to my Dna' est avant tout une invitation au voyage, à la rêverie.

Non. En réalité, 'Welcome to my DNA' est un joyau.
Un de ceux dont on a peur de ne pas capturer l’essence musicale. Un joyau accessible à tous pourtant, et qui mériterait amplement sa place en tête des ventes de disques. Car 'Welcome to my DNA' est une réussite, frôlant la perfection, et surtout de qualité supérieure à bon nombre de formations plus populaires.
Mais, paradoxalement, 'Welcome to my DNA' est l’un de ces joyaux, dont on se réjouit secrètement qu’il ne soit pas trop populaire, justement. Afin que l’on ne soit qu’une poignée de privilégiés à pouvoir en jouir. Et peut-être, avant tout, afin de préserver cette innocence, cette beauté artistique dénuée de tout intérêt mercantile.

Absence de reconnaissance médiatique injuste, à la vue de la qualité indéniable de ce troisième album. Mais bonheur ultime d’une frange de passionnés qui goûte à l’euphorie d’un breuvage exceptionnel, et qui meurt d’envie de le partager aux autres, tout en voulant égoïstement ne le garder que pour soi.
Un voyage intimiste et fascinant. Une parenthèse apaisante au milieu de nos décibels habituels.
L’irrésistible apaisement jouissif de la petite mort, couplée à une apothéose musicale irrésistible et captivante.

Une réussite, encore, toujours.
Mais pourrait-il en être autrement, à bien y réfléchir .. ?


Rédigé par : ..::Ju::.. | Joyau musical/ | Nb de lectures : 13582