BLACKFIELD – Live In New York City (Snapper Music/Musea) - 23/11/2007 @ 09h25
Pour une fois, il n’aura pas fallu attendre de longues années pour voir sortir du matériel neuf de BLACKFIELD, même si dans l’absolu les trois ans séparant les deux premiers albums ne sont pas une éternité… mais BLACKFIELD, à l’instar de PORCUPINE TREE le projet principal de Steven Wilson, est de ces groupes dont on voudrait avoir toujours plus et toujours plus rapidement. Le duo que le petit génie anglais forme avec la star israélienne Aviv Geffen est en effet quasi symbiotique, les voix et compositions des deux artistes se complétant comme rarement c’est le cas, même au sein de véritables groupes. Et puis, étant donné que PORCUPINE TREE a refait un plongeon dans le progressif depuis deux voire trois albums, il faut bien dire que c’est dans BLACKFIELD que tous ceux qui ont craqué sur le Porcupine des célestes « Stupid Dream » et plus encore « Lightbulb Sun » trouvent de quoi satisfaire leur besoin de mélodies pop désenchantées.

Ce premier DVD vient donc plus rapidement qu’on ne l’aurait cru, un peu plus de six mois à peine après la sortie de « Blackfield II », mais il ne faut cependant y voir aucune précipitation : visuellement et techniquement il n’y a rien à redire sur l’objet. Les fidèles de Wilson le savent déjà, quoi qu’il décide de publier, il apporte un soin minutieux à tout ce qui touche à l’artwork, la production et toutes ces choses qui rendent un album ou DVD unique. C’est le photographe Lasse Hoile qui a une fois encore été en charge de l’aspect visuel et qui a réalisé le live et les clips, un compagnon de route pour Wilson depuis maintenant quelques années qui a récemment occupé les mêmes postes sur le live de PORCUPINE TREE « Arriving Somewhere... ». La pochette de « Live In New York City » peut surprendre par son côté pop, assez éloigné de l’imagerie sombre de BLACKFIELD jusque-là, mais à y regarder de plus près, cet hiver urbain grisâtre dans lequel sont photographiés Wilson et Geffen n’est pas ce qu’il y a de plus euphorisant, et la photo vieillie montrant les deux tours jumelles avant leur destruction il y a six ans nous rappelle que certaines choses, que l’on croit souvent à tort immuables, peuvent disparaître du jour au lendemain. Pas vraiment de quoi danser la zoubida !

Le concert commence comme « Blackfield II » par l’hypnotique « Once » et ses percussions d’intro qui donnent le ton des quatre-vingts minutes qui vont suivre : rythmées, légèrement pesantes et sans excès. La pop de BLACKFIELD est une pop belle et désabusée, meurtrie par les tourments intérieurs de ses deux compositeurs mais véhiculant néanmoins un message positif sans tomber dans le cliché peace and love. C’est un Steven Wilson moins malingre qu’à l’accoutumée qui monte sur scène, pieds nus comme toujours, en jeans et T-shirt délavés aux côtés du fragile Aviv Geffen en costume cintré dont les paillettes et le mélange paillettes/fard à paupières ne sont pas du meilleur goût. Contraste visuel surprenant mais complémentarité totale en terme de prestation scénique, car bien que les autres musiciens ne soient pas en reste, l’attention est focalisée sur les deux guitaristes qui prennent le micro à tour de rôle et on assiste à une prestation sans faille. La grosse performance, si les pistes n’ont pas été retouchées, réside dans les parties à deux voix comme dans « The Hole In Me », « Someday » et « Pain » où la symbiose est frappante, sans aucun décalage ni fausse note. Toutes les subtilités des deux albums sont retransmises avec la même délicatesse qu’en studio, une perfection presque excessive puisqu’on a parfois la sensation, malgré l’émotion qui se dégage des interprétations, de n’avoir qu’un clip live des versions studio. La reprise du tube d’Alanis Morissette « Thank You » magnifiquement chantée par Wilson, qui se lâche ici plus qu’ailleurs, accentue d’ailleurs le regret de ne pas assister à une prestation plus « naturelle » mais ce serait bien le rare bémol à apporter à ce live fabuleux en tous points.

Esthétiquement sobre, la réalisation de Lasse Hoile rend le visionnage du DVD particulièrement plaisant en privilégiant les plans mettant en valeur les moments forts de chaque morceau. Basse, guitares, batterie, clavier, on suit le déroulement des chansons comme dans une méthode pas à pas et on découvre même quelques notes de claviers ou une ligne de basse qui étaient passés inaperçues lors des écoutes des albums. La setlist est équitablement construite avec un léger avantage cependant au dernier disque en date, mais les meilleurs titres sont là : « Once », « Blackfield », « Pain », « Open Mind », « Cloudy Now » (vieille chanson de Geffen traduite en anglais pour BLACKFIELD), « Miss You », « Epidemic »… Seule la reprise de « Once » en fin de concert, juste avant le dernier rappel, est en trop : dommage quand on a autant de bons titres en stock d’en répéter un. C’est le porcupine fan qui parle, mais sachant qu’Aviv Geffen a repris la magnifique « Feel So Low » de PORCUPINE TREE en hébreux, il aurait été sympa de l’inclure au set… Non ?

Les pistes stéréo et DTS sont, bien entendu, irréprochables, Steven Wilson s’étant chargé du mixage du live. Le son est donc clair, chaque note est audible et toutes les fréquences sont mises en valeur, notamment la basse, trop souvent négligée. En ce qui concerne la compression vidéo, là encore pas de fausse note même dans les noirs profonds durant l’interprétation de « Glow » par Aviv Geffen, seul au piano. « Live In New York City » est le live qu’attendaient les fans du groupe, dont l’enregistrement dans une petite salle ne fait que les rapprocher un peu plus encore du génial Steven Wilson. Posséder un album de BLACKFIELD est un peu comme posséder un bijou que l’on sait être d’une grande valeur mais dont personne ou presque ne connaît l’existence ; ce concert relativement confidentiel suscite à peu près la même émotion. Voilà un groupe qui devrait être au sommet des charts pop/rock mais qui, bien que ses ventes soient néanmoins plus que respectables, semble rester dans un relatif anonymat. Une injustice artistique, mais une bonne chose d’un point de vue porcupinien, parce que le pauvre Steven, déjà surchargé avec tous ses projets (n’oublions pas l’atmosphérique NO-MAN avec Tim Bowness), serait peut-être obligé d’en mettre un de côté et ça, JAMAIS !!!

Track Listing :

1. Once
2. Miss U
3. Blackfield
4. Christenings
5. The Hole In Me
6. 1,000 People
7. Pain
8. Glow
9. Thankyou (Reprise Alanis Morissette)
10. Epidemic
11. Someday
12. Open Mind
13. My Gift of Silence
14. Where is My Love?
15. End of the World
16. Hello
17. Once (encore)
18. Cloudy Now

Bonus :
Clips de Hello, Pain, Blackfield

Tech :
Format Image : 16/9 (pour les concerts), NTSC
Format Audio : DTS et PCM Stéréo

http://www.blackfield.org - 248 visite(s)

Trailer - 606 téléchargements


Rédigé par : Dungorpat | Live Sublime/ | Nb de lectures : 10678




Auteur
Commentaire
napalmito
IP:143.126.201.197
Invité
Posté le: 23/11/2007 à 11h26 - (49751)
j'ai un agréable souvenir de leur prestation au Café de la Danse en février dernier, et visiblement ce DVD semble être refléter ce que j'ai vu, donc achat en prévision, d'autant plus que S. Wilson supervise toujours le contenu et l'artwork (sobre mais de qualité en général).En espérant qu'il ne faille pas encore attendre 5 ans pour une prochette galette?!

Henri Death
Membre enregistré
Posté le: 23/11/2007 à 20h55 - (49785)
mais... c'est pas du metal...
pas mal malgré tout.

Goldenear
Membre enregistré
Posté le: 24/11/2007 à 16h05 - (49810)
C'est pas du metal. Ouais. Et alors ?

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