Tiens un groupe japonais, ce n'est pas tous les jours que cela arrive. Outre le fait d'avoir un nom exotique, la musique de ces 5 Japonais l'est tout autant. Si à la base le groupe ne compte qu'une seule guitare qui délivre des riffs imposants sur un tempo assez lent (sans forcément parler de Doom), les gars d'Osaka ont incorporé de la musique tradionnelle japonaise. Le groupe puise donc dans ses racines, pour proposer une musique qui sort de l'ordinaire.
Pour retranscrire tout ça, le groupe peut compter sur ses deux percussionnistes (Metal percussion et Japanese traditional Drum) en plus d'un batteur! Vous rajoutez en plus un bassiste qui joue sur une fretless pour transposer des sonorités de cet art local et le tout est joué.
Si sur le papier cela a de la gueule, on peut aussi se demander quel sera le résultat de cette fusion des genres.

Le dépaysement est total dès "Jyodo" qui sert d'intro, 2 minutes de calme qui s'étendent sur les 5 premières minutes (sur les 20 qu'en compte le deuxième morceau) de "Akai Yami" où on se laisse porter au rythme des percussions et des quelques notes de guitares, l'ambiance se met en place . La guitare fait ensuite son apparition, avec ses riffs lourds servis par à-coup, soutenue par les percussions et la batterie. La pression monte petit à petit et la musique se fait plus vivace avec l'omniprésence des percussions et des excellents riffs qui s'enchaînent avec fluidité. Le chant, en japonais, fait son apparition et c'est vraiment terrible. Sans doute dû à la performance de Iso, complètement possédé par ce qu'il raconte. Sa prestation est intense.
Le groupe prend le temps de bien développer son propos avec les percussions qui mènent la danse sur quelques accélérations bien senties, on retrouve un petit solo de guitare pendant que le bassiste tisse sa toile en fond. Le bougre se démène à merveille pour nous sortir des lignes se rapprochant le plus possible des instruments tradionnels japonais. Le résultat est intéressant.
Le voyage continue avec "Kairai", les choses ne changent pas beaucoup, ce morceau est plus rythmé, le chant toujours aussi hystérique (et très agréable à l'écoute) jusqu'à une partie plus frénétique (voire même chaotique par instants) avec une basse très présente et des riffs encore une fois écrasants qui forment un véritable mur. Puis on repart avec un passage de musique tradionnelle d'une plénitude totale, qui ressemble à un jam avant de conclure sur de gros riffs. Très envoûtant.

Et puis c'est tout. Malheureusement, une fois enlevée l'intro, il ne nous reste que de 2 titres ce qui nous fait 35 minutes de musique. Ca fait un peu léger pour un premier album et je reste un peu sur ma faim, vu la qualité de l'ensemble j'en aurais bien voulu plus. Ne soyez pas effrayés par la durée des deux morceaux en question, ils sont bien construits, l'ennui ne pointe jamais le bout de son nez étant donné qu'il se passe toujours quelque chose du côté des percussionnistes et de cet excellent bassiste. Puis l'ambiance qui se dégage est captivante.

A travers Birushanah, on a l'impression d'assister à un rituel, en tout cas il se passe quelque chose à l'écoute de cet album très bien foutu et franchement original. A suivre de très près donc.
A noter que les Japonais prévoient de venir en Europe cet automne pour une tournée.


Rédigé par : Arnaud | 16/20 | Nb de lectures : 10200