BIRDS IN ROW - Cottbus (Throatruiner) - 10/03/2011 @ 08h05
Je ne sais pas vous, mais moi, quand on me dit « Cottbus », je pense de suite à l’« Energie Cottbus », ce petit club de l’ex Allemagne de l’Est qui, pendant quelques années, a évolué en Bundesliga et s’est rendu célèbre pour être la première équipe allemande à n’aligner aucun joueur local lors d’une journée de Bundesliga. Depuis, le club est retourné dans l’antichambre du football allemand et je n’avais plus jamais entendu parler de la ville de Cottbus avant que les Lavallois de BIRDS IN ROW ne me rappellent à son bon souvenir. BIRDS IN ROW, vient de Laval, décidément… il doit y avoir quelque chose de spécial dans l’air là-bas, et tape dans le hardcore moderne désabusé façon Ruiner ou Modern Life Is War. Même urgence, même mélancolie, même voix à fleur de peau, même énergie hardcore mais, avec un petit quelque chose en plus dans le son, une petite vibe déglinguée presque shoegaze par moments, lors de certaines sonorités de guitare, sur « Chat Noir » ou « Among The Ashes » notamment.
« Cottbus » entre dans la droite lignée de « Rise Of The Phoenix » mais possède un truc en plus que son petit frère. La maîtrise peut-être, un son peaufiné sur les routes, plus brut et dépenaillé, moins punk, plus hardcore certainement. Mais du hardcore de mecs tristes et énervés, du hardcore qui ne cache pas ses émotions et ne craint pas de pleurer en public comme le montre « Outro » et sa ritournelle désenchantée sur fond de nuit pluvieuse. De l’anti tough guy en gros, le trio lavallois se trouve plutôt de l’autre côté de la batte : celui qui se prend les coups, encaisse et se sert de cette douleur et de cette frustration pour nourrir sa musique. Une approche bien plus originale du hardcore des débuts voire du screamo. Même si la musique n’en est pas vraiment. Pas vraiment screamo musicalement parlant certes, mais les gars doivent certainement en écouter et ça s’entend dans les accords de « Colossus » par exemple qui font penser à du Envy sous hormones de croissance. La fiche promo parlait d’un « hardcore charbonneux » et pour une fois, elle ne mentait pas.
Malgré sa courte durée, une petite vingtaine de minutes à peine, « Cottbus » varie les plaisirs et passe d’un hardcore gentiment noisy sur « Among The Ashes » à un hardcore’n’roll qui sent la sueur et la route sur « Colossus » en passant par un pur titre de hardcore moderne sombre made in Bridge Nine. En faisant flotter par-dessus tout ça l’ombre des Belges de Rise And Fall. Du beau boulot finalement qui ménage des surprises et distille sa richesse au compte-goutte tout en conservant un rythme hyper tendu qui ne laisse aucun répit. Puis, les quelques chœurs, astucieusement placés donnent presque envie de chialer…
BIRDS IN ROW balance un LP court, intense et brûlant d’un incessant feu intérieur plein de promesses tenues même si tout n’est pas parfait non plus. Bien qu’impeccablement réalisé, « Cottbus » manque un peu d’originalité même si on sent poindre un gros niveau là-dessous, « Words Of Astaroth » est une pure bombe et le groupe serait inspiré de suivre cette voie pour l’avenir. Ils en ont les moyens et j’imagine même pas ce que pourrait donner un album de trente minutes avec dix titres du niveau de celui-là. Ruiner à malheureusement splitté mais on dirait qu’une partie de son esprit s’est réincarné du côté de la Mayenne.
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« Cottbus » entre dans la droite lignée de « Rise Of The Phoenix » mais possède un truc en plus que son petit frère. La maîtrise peut-être, un son peaufiné sur les routes, plus brut et dépenaillé, moins punk, plus hardcore certainement. Mais du hardcore de mecs tristes et énervés, du hardcore qui ne cache pas ses émotions et ne craint pas de pleurer en public comme le montre « Outro » et sa ritournelle désenchantée sur fond de nuit pluvieuse. De l’anti tough guy en gros, le trio lavallois se trouve plutôt de l’autre côté de la batte : celui qui se prend les coups, encaisse et se sert de cette douleur et de cette frustration pour nourrir sa musique. Une approche bien plus originale du hardcore des débuts voire du screamo. Même si la musique n’en est pas vraiment. Pas vraiment screamo musicalement parlant certes, mais les gars doivent certainement en écouter et ça s’entend dans les accords de « Colossus » par exemple qui font penser à du Envy sous hormones de croissance. La fiche promo parlait d’un « hardcore charbonneux » et pour une fois, elle ne mentait pas.
Malgré sa courte durée, une petite vingtaine de minutes à peine, « Cottbus » varie les plaisirs et passe d’un hardcore gentiment noisy sur « Among The Ashes » à un hardcore’n’roll qui sent la sueur et la route sur « Colossus » en passant par un pur titre de hardcore moderne sombre made in Bridge Nine. En faisant flotter par-dessus tout ça l’ombre des Belges de Rise And Fall. Du beau boulot finalement qui ménage des surprises et distille sa richesse au compte-goutte tout en conservant un rythme hyper tendu qui ne laisse aucun répit. Puis, les quelques chœurs, astucieusement placés donnent presque envie de chialer…
BIRDS IN ROW balance un LP court, intense et brûlant d’un incessant feu intérieur plein de promesses tenues même si tout n’est pas parfait non plus. Bien qu’impeccablement réalisé, « Cottbus » manque un peu d’originalité même si on sent poindre un gros niveau là-dessous, « Words Of Astaroth » est une pure bombe et le groupe serait inspiré de suivre cette voie pour l’avenir. Ils en ont les moyens et j’imagine même pas ce que pourrait donner un album de trente minutes avec dix titres du niveau de celui-là. Ruiner à malheureusement splitté mais on dirait qu’une partie de son esprit s’est réincarné du côté de la Mayenne.
Rédigé par : Seb On Fire | 7.5/10 | Nb de lectures : 12846