Ça y est… Ils nous remettent ça. Deux ans après un passage éclair chez Dental records pour leur troisième album, « Mongo Musicale » (un gros clin d’œil à IMPALED ?), revoilà le trio de grind le plus débile de Suède avec un deal chez Obscene productions pour « The Farmer’s Wrath », quatrième album des zozos. Comme à leur habitude Achmed Abdulex, Panda Flamenco et Smattro Ansjovis (alias Adde Mitroulis) nous reviennent chargés d’une flopée de titres, de textes tous plus saugrenus les uns que les autres.

Si le père Mitroulis est surtout connu pour son investissement dans des formations « sérieuses » comme GENERAL SURGERY et JIGSORE TERROR, BIRDFLESH reste son défouloir le plus absolu, sa cour de récréation où tout est permis pour peu qu’on se fende la poire à l’arrivée. En même temps que faudrait-il escompter d’un type dont l’un des premiers groupes avait pour concept l’attaque des êtres humains par la bouffe et qui s’obstine à jouer live, affublé d’un masque de singe et d’un costume de bain ?

Alors oui, BIRDFLESH c’est le grand n’importe quoi sur fond de grind, du bon, du gros qui tache un peu bancal parfois sur lequel le trio prend toujours soin de broder tout un tas de plans death, de thrash sautillant, de gros passages « crustillants » et surtout d’un éventail assez large de délires, de ritournelles presque enfantines auxquelles il ne manquerait presque qu’un tralalalalèèèèèèreuh. Et que dire de l’intro tonitruante chargée de cuivres sur le titre qui donne son nom à cet album ?

Même si BIRDFLESH reste ancré sur le même schéma débilo-grind à prendre au troisième degré, la recette politiquement incorrecte fonctionne toujours aussi bien. Alors, bien entendu, un phénomène d’usure peut se manifester chez une partie des fans qui vont trouver que BIRDFLESH se concentre peut-être un peu trop sur l’efficacité et sur la franche déconnade mais comme le faisait remarquer l’ami Cobra dans son expertise de « Mongo Musicale », les albums de BIRDFLESH ont deux niveaux de lecture et l’un comme l’autre sont imparables pour peu qu’on ait l’ouverture d’esprit nécessaire et qu’on soit sensible aux tartuferies.
Et puis, on dira ce qu’on voudra, « The Farmer’s Wrath », tout comme ses prédécesseurs file une sacré patate. Idéal pour se réveiller les lendemains de cuite.


Rédigé par : Tonton | 15/20 | Nb de lectures : 10689