Ce nouvel album est à l'image de sa pochette : raté et fort vilain. Voilà, ça, c'est fait. On ne va pas se mentir ni tenter de faire illusion plus longtemps. « Reborn In Defiance » est un album boursouflé de morceaux à rallonges, de morceaux dont on se demande ce qu'ils foutent sur un album de BIOHAZARD, de morceaux insignifiants et, enfin, de quelques morceaux surnageant d'un océan de pas grand-chose. Ces morceaux sont au nombre de 4 : « Vengeance Is Mine », « Reborn », « Come Alive » et « Never Give In ». Voilà, BIOHAZARD avait sous le coude de quoi faire un EP de qualité, au lieu de ça ils nous livrent l’album le plus pourri de leur discographie. Facile. Comparé à ce « Reborn In Defiance », « Uncivilization » et « Means To An End », des albums plus que corrects, sont des chefs-d’œuvre. « Reborn In Defiance » est un collage sans queue ni tête de titres inutilement longs et produits par un étudiant en première année d’école d’ingé son. Déjà que les chansons sont très faibles, si en plus on ne peut même pas compter sur un gros son pour leur donner un peu de patate, c’est la fin de tout. Eh bien oui, ça l’est. 2012 ne sera peut-être pas l’année de la fin des temps mais elle marque la fin de BIOHAZARD. Après plus de 20 ans de bons et loyaux services. Je vais verser une petite larme comme ça ce serait fait aussi.

Pourtant j’avais voulu y croire, le premier extrait, « Vengeance Is Mine » joué en live depuis quelques années, était sympa, possédait un bon potentiel et sonnait comme du bon BIO old school. C’est ce morceau qui est mis en avant et ouvre l’album. Normal c’est le meilleur titre. On commence l’album par une bonne impression, encore que la prod…, mais on déchante vite avec « Decay » et ses vieilles odeurs rances et naphtalinées de fin de nineties qui vont, malheureusement, imprégner tout l’album. Un morceau représentatif du disque tout entier. Un riff usé jusqu’à la corde tiré des sessions de « State Of The World Adress », un refrain pseudo mélodique raté et une rythmique qui peine à soutenir l’ensemble et qui n’apporte aucun groove. Bordel mais BIOHAZARD c’est le groupe qui faisait jumper tous les chevelus dans le temps, avec cet album ils ne feraient même pas bouger un gabber pété aux amphétamines. L’impression générale qui s’en découle c’est qu’hormis Billy Graziadei, personne ne semble en avoir quelque chose à foutre de cet album. Danny Schuller frappe mollement, Bobby Hambel envoie ses solos metal sans grande conviction et Evan, lui, devait être plus occupé à « écrire » son prochain boulard qu’à torcher des vocaux corrects. Le mec est clairement ailleurs tout au long du skeud.

Quatre morceaux corrects donc : on a parlé de « Vengeance Is Mine » que tout le monde connaît maintenant, reste un « Reborn » intéressant avec son refrain plus mélodique porté par la voix de Billy qui porte le morceau à lui tout seul et sauve ce qui peut l’être. « Come Alive » est plus sautillant, up-tempo, possède un riff bien jumpy, un refrain avec des chœurs, une touche de vocaux hip hop et passe très bien en live. Enfin « Never Gine In », qu’on rate souvent car perdu en toute fin d’un album qu’on n’aura pas eu le courage d’écouter en entier, chatouille l’oreille avec une belle vibe hip hop comme le groupe savait si bien le faire dans le temps. Un titre plus groovy que la moyenne. Correct mais comparé au reste…

Le reste, ou plutôt les restes, venons-y tiens. Du BIOHAZARD qui s’autoparodie et balance des morceaux mi hardcore mi thrash faciles et insignifiants. Des titres flirtant avec le mauvais néo-core de la fin des années 90 et des refrains mielleux et gnagnan à en mourir, « Killing Me » est un bon exemple du ratage. Le gang de Booklyn ne fait plus peur à personne. Les tough guys d’antan qui faisaient la loi dans les rues de New-York en gueulant « fuck the rules ! » sont bien loin. BIO s’enfonce encore en sortant les pianos sur le pitoyable « Vow Of Redemption » dont le refrain sonne comme du mauvais Leeway ou du sous Maximum Penalty. Le groupe touche le fond avec « You Were Wrong », une vaste pantalonnade de plus de 6 minutes sur laquelle les New-Yorkais jouent dans la cour de Bon Jovi ou Nickelback avec une ballade rock qui file le frisson de la honte à tout fan du groupe qui se respecte. Enfin ils creusent avec l’instrumental final venant conclure une presqu’heure durant laquelle on peut voir un groupe tout entier sombrer. Puis on se souvient que c’est ce même groupe qui a sorti des bombes telles que « Urban Discipline » ou « State Of The World Adress » pour finir sur un album qui pique les yeux et les oreilles. Et c’est bien là le plus triste. Je mets une note pour la forme mais finalement elle n’a que bien peu d’importance en comparaison du camouflet que représente « Reborn In Defiance ».


Rédigé par : Seb On Fire | 08/20 | Nb de lectures : 14714