Quel est le lien entre CODE (Black Metal) et ESOTERIC (Doom) ? A priori aucun, si ce n'est le pays d'origine tant la musique pratiquée est aux antipodes l'une de l'autre.
Et la bonne réponse est Ilia Rodriguez qui fut l'ex-bassiste live de CODE et qui est depuis 2009 l'actuel guitariste live d'ESOTERIC.
Pourquoi tout ça me direz-vous ?

Pour la simple et bonne raison que l'ami Ilia (aujourd'hui rebaptisé Ilia R.G., ça fait plus occulte, c'est pour ça) nous propose le 1er album de son nouveau groupe - BINAH donc - où l'on retrouve, comme par hasard, Aort, guitariste chez CODE.
Avec le batteur de REQUIEM LAUS, le trio infernal s'est enfermé en studio pour nous livrer un pur album de Death Metal Old School qui sent bon la Suède d'il y a 20 ans et le Sunlight Studio en particulier.

Mais ce qui démarque Binah des autres groupes qui abondent dans le genre précité, ce sont ces discrètes petites nappes de synthé disséminées ici et là tout au long du disque. Et croyez-moi, non seulement ça fait toute la différence mais en plus, cela donne un vrai sens et une profondeur aux morceaux (il suffit d'écouter l'instrumental "Eminence of The Sombre" ou le morceau titre pour s'en convaincre).
De plus, le power trio a eu l'excellente idée de varier les tempi, puisque si la majorité des titres donnent dans le mid-tempo limite doom par moment, "Absorption Into the Unearthly" et "Dissolution" sont là pour speeder le tout et de fort belle manière qui plus est. Cet album est une mine d'atmosphères glauques, malsaines qui, pour un premier jet, laisse rêveur tant la qualité est au rendez-vous. On guettera alors la suite avec impatience.

En ce qui concerne le son, c'est clair, froid et brutal. Et cette production qui sent bon le caveau leur va à ravir tant elle met en avant les différentes ambiances qui parsèment "Hallucinating in Resurrecture".
Et même si la pochette n'est pas la plus chouette de l'année, ce premier album sorti cet été chez Dark Descent records (écurie de bon goût à n'en point douter) reste une excellente et agréable surprise dans un genre balisé à outrance.
Qui a dit qu'on ne pouvait pas faire du neuf avec du vieux ?


Rédigé par : Youpimatin | 15/20 | Nb de lectures : 12886