Même si c'est la première fois que j'entends parler de BIGELF, le groupe n'est pas du tout un nouveau groupe puisque sa création date de 1991 ! et que plusieurs disques sont sortis depuis ce temps-là dont « Hex » en 2003, « Money machine » en 2000, et « Closer to doom » en 1996 qui sont en téléchargement libre sur le site du groupe. Le quatuor étasunien mené par Damon Fox, chant et clavier, nous propose un voyage dans un musique psychédélique telle que la pratiquaient les BEATLES mais des BEATLES qui seraient mélangés avec QUEEN, DEEP PURPLE, BLACK SABBATH et PINK FLOYD, c'est de cette façon que le groupe (et le label) décrit sa musique et on ne peut être que d'accord !

Les chansons du groupe sont très complexes avec de nombreux breaks, changements de rythmes et d'ambiances mélangeant passages planants et d'autres plus heavy rock. Les arrangements sont nombreux et soignés que ce soit les cuivres ou les parties de cordes, la plupart des claviers utilisés sont des orgues et melloton. L'ensemble est très théâtral. Le chant de Fox fait tantôt penser à Ozzy (« Gravest show on Earth »), tantôt à Ian Gillian (« Blackball » par exemple), et souvent à Lenny Kravitz.

« Gravest show On Earth » lance le disque sur rythme martial, suit beaucoup d'orgue et chant faisant immanquablement penser à Ozzy, le piano, les cuivres dont une trompette qui fait un solo sont de sortie, certains passages sont lents et lourds (on reste plutôt dans un sphère rock que metal), d'autres planants et psyché. « Blackball » est directement enchaîné à « Gravest Show », ici le chant fait plus penser à Ian Gillian, et c'est plus DEEP PURPLE qui est mélangé aux BEATLES, chose qu'on va retrouver dans certains des riffs mais aussi sur les sons de claviers dont un solo et un bataille à 3 entre la guitare, la voix et clavier. Les cuivres sont toujours de la partie sur ce morceau avec divers solos dont un de sax qui fait fortement penser à la façon qu'a PINK FLOYD d'utiliser cet instrument, le morceau se termine d'ailleurs sur un gros délire de cuivres. « Money, it's pure evil » est un titre posé et planant avec beaucoup de piano, des arragements de cordes et un chant lumineux, il m'a fait penser à du Lenny Kravitz. Le début de « The evils of Rock & Roll » fait penser à un vieux film d'horreur de la Hammer, le titre a ensuite un gros côté vieux BLACK SAB, lent et lourd mais avec des violons, une première accélération est vraiment purplienne avec le solo d'orgue idoine suivi d'un solo de guitare, une seconde accélération suivra, la fin du titre est très psyché avec des sons tout droit sortis d'un film de SF des années 50 sur un staccato de batterie entendu mille fois mais toujours efficace. « No Parachute » commence à la gratte acoustique sur des choeurs angéliques avec un chant de Damon calme et claire, puis arrive gros côté psyché assez lent avec une alternance voix normale/voix trafiquée. Ce titre fait penser à une ballade sans en être une. On retrouve toujours cet esprit BEATLES psyché. « The game » reste dans le même esprit, morceau lent avec beaucoup de violons, avec quelques changements de rythmes, et un long solo de guitare assez marquant. « Superstar » commence par un gros riff de guitare, ce morceau lent est très rock'n'rol dans l'âme, son refrain est très enjoué et efficace, l'esprit de Lennon & co plane, comme toujours au-dessus de ce titre. « Race with time » débute sur une sorte de bruit rétro-futuriste ensuite le début du morceau est très planant avant d'accélérer vers un mid tempo et enfin d'acquérir un côté très heavy avec un riff gras et un orgue très lourd puis le morceau replonge vers le calme et un passage très psyché sur sa fin. « Hydra » a un début rapide et purplien, puis break sabbathien mais avec des cuivres, puis ralentit avec un chant à la Ozzy, un orgue très psyché à la PINK FLOYD, sa fin est grandiloquente tout en restant psyché ! L'album se termine par un long morceau dépassant les 11 minutes, avec de multiples breaks changements d'atmosphères faisant penser par moment à « Bohemian Rhapsody » de QUEEN et à d'autres à du BLACK SAB avec des cordes, des cuivres et des passages psyché et se terminant par un passage assez marrant joué par un orchestre et chanté en voix de fausset. Toutes ces descriptions de chansons restent rudimentaires tant les morceaux sont riches...

On l'aura compris ce « Cheat the Gallows » est un OVNI musical qui reconnaît ses racines et influences mais qui les mélange pour en faire quelque chose de tout à fait fascinant (comme dirait ce cher Mr Spock). Si bien qu'après plusieurs écoutes j'ai encore du mal à savoir si j'aime vraiment voire si j'adore ou si tout ça est fumeux. De nombreux passages s'incrustent en tête et on se prend à les chantonner.

Une chose est certaine, les fans de la période psyché des BEATLES vont adorer, les fans de la musique du début de 70's aussi. En tout cas l'écoute de ce disque est une expérience conseillée !


Rédigé par : Papy Cyril | 15/20 | Nb de lectures : 10903