BIBLE OF THE DEVIL… tout un programme… et un nom qui prêterait à sourire si la qualité n’était au rendez-vous. Enfin, il faut tout de même préciser que ce type de production n’intéressera qu’une frange restreinte du public métal : celle qui a encore les oreilles tournées vers ce qui se faisait dans le hard/heavy de la fin des années 70 et du début des années 80. Ici, point de machine ou de quelconque sonorité bizarroïde. Peu de chance d’y trouver également une once d’innovation. Non, non, rien de tout ça ! C’est presque écrit sur le front de chacun des musiciens : ces gars-là ont grandi au son des THIN LIZZY, URIAH HEEP, IRON MAIDEN, MANILLA ROAD, BLACK SABBATH, etc… la liste est longue, mais je crois que vous avez compris…

"The diabolic procession" est la quatrième réalisation du groupe (on ne compte pas les splits CD avec THE LAST VEGAS et THE LORD WEIRD SLOUGH FEG). Il s’agit également d’un album concept, inspiré de la croisade des enfants de 1212. Bref, soyons honnête, il m’a été difficile de suivre l’histoire avec attention, le CD fourni n’étant qu’un exemplaire promo, donc sans les paroles. Peu importe, ce qui compte ici est que cet album est diablement bien foutu. Disons surtout que ce qui fonctionne ici à merveille, c’est la fidélité presque religieuse (si, si) de BIBLE OF THE DEVIL à un style tel qu’il se pratiquait il y a plus de vingt ans (et oui, comme moi, la plupart des lecteurs de cette kro vont prendre un bon coup de vieux !). Cet album transpire l’honnêteté et, rien que pour ça, mérite une note au-dessus de la moyenne.

Aucune chance pour un combo pareil de vendre un tel disque par palettes entières. "The diabolic procession" ne correspond pas à une mode, même pas à celle d’un pseudo-revival 80’s. Et c’est ce qui fait sa force : une authenticité à toute épreuve ! C’est d’ailleurs ce qui m’a plu d’entrée. J’avoue ne pas être toujours très sensible à ce style. J’ai par exemple beaucoup de mal avec un combo comme SLOUGH FEG (en grande partie à cause du chanteur). La musique de BIBLE OF THE DEVIL est, à mon sens, bien plus accrocheuse : des morceaux comme "The elusive miracle" ou "Millenialism" auraient pu figurer sans mal sur les premiers IRON MAIDEN, et seraient sans doute considérés aujourd’hui comme des classiques du groupes. Quant à Mark Hoffmann, le chanteur, il aurait pu succéder sans difficulté à Paul Di’anno.
Et puis, il y a ce côté punk, typique du début des années 80, présent justement sur les premiers MAIDEN. Le chanteur n’y est pas non plus étranger. Par ailleurs, outre les légendaires groupes cités plus haut, BIBLE OF THE DEVIL mentionne TURBONEGRO dans ses influences. Encore une qualité à mettre au crédit du combo…

Alors on pourra taxer ce disque (et ce groupe) de rétrograde, ce qui, quelque part, est tout à fait justifié… mais complètement assumé par le groupe. Et c’est d’ailleurs ce que les fans du genre seront venus chercher : un voyage dans le passé des plus agréables !




Rédigé par : Sentenced | 14/20 | Nb de lectures : 12438