Cinquième album du groupe qui vient de Chicago, et dans la droite lignée des précédents d’après ce que l’on peut en juger avec ce que l’on trouve sur internet. Voilà un groupe qui ne change ni ne progresse vraiment.

Ces gars-là ont choisi le créneau du cliché heavy metal root, avec une imagerie que ne renierait pas MANOWAR. En même temps, quand on s’appelle BIBLE OF THE DEVIL et que l’on surenchérit avec un album intitulé "Freedom Metal", rien de choquant à retrouver le trip grosse cylindrée-cuir-bière.

Cela dit, ils ont au moins le mérite d’être à peu près cohérents avec leur musique inspirée de IRON MAIDEN, JUDAS PRIEST ou dans une moindre mesure THIN LIZZY ("Ol’ girl" notamment). Une marque qui balance entre Stoner et NWOBHM… mais y’a bien que là que ça balance. C’est mou. C’est pas inspiré. A titre comparatif je dirais que cette chronique est à peu près à l’image de l’album : courte et insipide.

Le « truc », c’est que ces quatre-là officient dans un genre où il est difficile de complètement rater un album (revers de la médaille : il est tout aussi difficile d’être vraiment efficace), tout n’est donc pas à jeter. Alors on tape tout de même mollement du pied sur "Womanize", plus raw, agressif et catchy que le reste, plus rapide aussi. Heureusement la première moitié d’"Heat Feeler" guette au coin pour nous rendormir aussitôt grâce à sa mélodie unique (ouais, unique : une seule pour les deux guitares + les deux voix) et son bas tempo. Du coup le solo, même facile et prévisible comme il est, fait plaisir aux oreilles.
Il serait également injuste de ne pas mentionner le Thin Lyzzien « Ol’ Girl » qui surnage (très ?) largement l’album, le seul morceau vraiment entraînant et construit, avec des vrais morceaux de riff dedans, et sans conservateurs (comprendre : avec un peu de couilles pour une fois), parce que y’en a marre !

D’un point de vue performance, les musiciens assurent leur rôle, mis à part le chanteur. C’n’est pas qu’il chante faux, c’est qu’il a une voix pénible qui semble sans cesse à deux doigts de la rupture ("Greek Fire" en particulier, même si sa voix se fait plus éraillée pour ce titre-ci) : ça ressemble à Ozzy Osbourne, mais en pénible.
La prod’ un peu brouillonne et les distorsions grasses et sursaturées semblent dater des décennies de leurs influences, soit les années 70-80. Ce n’est pas vraiment un mal, au contraire finalement, ça ajoute un côté touchant et naïf, l’envie de faire du true comme avant, ce dont ils se revendiquent d’ailleurs (mais quand cessera donc cette mode du « c’est moi qui suis l’plus true et toc ! » ?). Elle (la production, suivez un peu quoi !) est signée Sandford Parker (MINSK, NACHTMYSTIUM, LAIR OF THE MINOTAUR) ce qui ne me parle absolument pas, mais comme c’est écrit sur le papier de promo, ça doit signifier quelque chose pour certains d’entre vous.

BIBLE OF THE DEVIL se contente donc de produire un ramassis de clichés sans inspiration ni envie. Y’a 40 ans ça aurait peut-être eu un intérêt. Là, force est d’avouer qu’en plus de n’avoir pas inventé la poudre, ils ne la font pas non plus parler. Je dois avouer que je ne suis pas un fan du genre, mais je n’ai rien contre, de temps en temps. Cependant, là, je me suis vraiment emm…nuyé, et il n’y a guère que la basse (fortement mise en avant) qui m’ait tenu éveillé. Ces gars-là ont apparemment les moyens de faire mieux, ils ne le font pas et c’est dommage.




Rédigé par : Saru | 09.5/20 | Nb de lectures : 10489