Mettons les choses au point tout de suite, il ne s'agit pas ici du groupe de black/thrash suédois auquel on doit les albums "Pentagram prayer" ou encore plus récemment "Rise of the antichrist". Non, le BEWITCHED qui nous intérèsse aujourd'hui nous vient du Chili et, bien que moins prolifique que le combo scandinave, il est plus ancien, affichant plus d'une décennie et trois albums au compteur. "Somewhere beyond the mist" est donc leur troisième effort après "Dragonflight" sorti en 1999 et "Hibernum in perpetuum" en 1996. Le moins qu'on puisse dire c'est que cet album n'est pas vraiment facile à digérer: 11 morceaux, près de 70 minutes et surtout une très grande diversité du contenu. On commence tout d'abord avec "Sons of Satan", un morceau assez rapide et plutôt orienté black metal avec de larges plages de synthès que ne renierait pas CRADLE OF FILTH. Avec "Stargazer", le second morceau, on change tout de suite d'atmosphère et on se retrouve plongé une vingtaine d'années en arrière, au coeur de la scène heavy metal, pas très loin d'un MERCYFUL FATE. Le chant est lui aussi garanti d'époque. L'ensemble de l'album va alors osciller entre morceaux purement heavy/doom metal comme ce "Mercyful faith" qui annonce clairement la couleur, et morceaux plus black metal. Signalons quand même la prèsence de ces "Waterfall of illusions" et "Somewhere beyond the mist", étrange interlude et outro assez longues au piano ou encore celle beaucoup moins étonnante et réussie du "Bewitched" de CANDLEMASS. BEWITCHED est quand même largement plus efficace dans le registre heavy/doom qui heureusement pour l'auditeur occupe quand même la majeure partie de cet album ne laissant au black metal que la portion congrue. Peut être aurait-il été judicieux de se passer de ses morceaux black metal pour obtenir un album plus court et plus digeste car je dois avouer que même après plusieurs écoutes, j'ai toujours autant de mal à arriver au bout de l'heure dix que dure cet album. La durée, ne peut à elle seule expliquer le relatif ennui qui s'empare de l'auditeur au bout d'un certain temps d'écoute. On peut également mettre en cause l'efficacité ou la redondance de certains riffs, ou encore le style de chant auquel nous ne sommes plus du tout habitué et qui lui aussi peut, à la longue devenir lassant. Avec 15 minutes de moins, cet album aurait pu être beaucoup mieux. Ne faisons cependant pas la fine bouche, les amateurs de heavy/dark/doom old school en auront pour leur argent d'autant que la production de cet album est très bonne.


Rédigé par : Sheb | 14/20 | Nb de lectures : 7744