Deuxième album pour BETZEFER, groupe venant d’Israël, chose peu commune dans la scène metal. Cette spécificité géographique se trouve être la chose la plus originale qu’on puisse trouver sur « Freedom To The Slave Makers » et plus généralement, chez BETZEFER. Manque d’originalité n’est pas synonyme de mauvaise musique ou de « grosse merde » pour parler en langage boulet. Ca signifie juste qu’on a déjà entendu ça des centaines de fois. Ben c’est le cas pour les Israéliens. A l’heure où on se prend le chou des heures durant pour trouver quelle étiquette novatrice et évocatrice coller à un groupe, avec eux c’est plus simple, ils font du Metal. Juste du Metal. Pas de core, pas de black, pas de death, pas de post. Bêtement et simplement du Metal avec, peut-être, un peu de thrash de temps à autre mais rien de plus.

Le premier nom qui vient à l’esprit quand on lance « Freedom To The Slave Makers » c’est Pantera. Les riffs, la voix, certaines rythmiques rappellent les Cowboys From Hell. On pense aussi parfois à la bonne époque de Soulfly ou à Cavlera Conspiracy de temps à autres, aux détours d’un titre mais l’influence principale et revendiquée du groupe reste Pantera. Et un peu Slayer même si j'ai du mal à entendre du Slayer là-dessus. Sur cette base classique, les Proche-Orientaux ajoutent leur grain de sel. Plus de groove, un son plus moelleux et exit le côté redneck, junkie et bas du front qui font que j’ai jamais vraiment accroché à Pantera. Un Pantera poli, propre sur lui et bien élevé en quelque sorte. Le groove est parfois fort, puissant et accrocheur, parfois foiré et putassier. Le niveau diffère fortement d’un morceau à l’autre mais, quand c’est réussi, on a droit à quelques titres très forts, voire tubesques, comme les excellents « Best Seller », propulsé premier single, « Feels so Right » ou encore « Doomsday ». Ces trois titres sont ce que le groupe fait de mieux. Pleins de feeling, rock n’roll, groovy et catchy, de bons gros morceaux de metal fait pour headbanguer et pogotter entre potes. Du In Flames mais réussi en quelque sorte. Si tous les titres étaient de cet acabit, « Freedom To The Slave Maker » serait un pur album de metal « grand public ».

Malheureusement, sur les autres morceaux de la bête il en va autrement. Sur la plupart il ne se passe pas grand-chose d’innovant ou d’intéressant. Des titres basiques au felling plat et pas rock’n’roll pour un sou au mieux, du sous Pantera light au pire. D’ailleurs Avital Tamir, chanteur de son état, doué d’un organe fort correct se perd parfois dans une imitation foireuse de Phil Anselmo. Comme toute imitation foireuse ben c’est… foireux. Surtout quand, comme moi, on n’est pas fan (doux euphémisme) de père Anselmo. La musique de BETZEFER est correcte et très accessible, du gros metal mainstream , mais manque de couilles, de saveur et s’avère bien trop inoffensive que pour convaincre sur la durée. On écoutera facilement les trois titres évoqués plus haut et c’est tout. Le reste n'est pas désagréable mais rentre par une oreille et sort par l’autre aussi facilement que DSK dans une femme de chambre new-yorkaise. Tout est trop propre, trop correct, la prod, les compos, le chant. Tellement dans la moyenne que rien ne dépasse ni ne ressort. Le genre de chose qui doit être sympa à écouter au volant mais comme j’ai ni le permis ni la voiture…


Rédigé par : Seb On Fire | 10/20 (un peu plus si on aime Pantera) | Nb de lectures : 12370