C'est l'été. Le chaland est sur la plage à cramer sous les cocotiers ou dans sa hutte au fond des bois. Bref, l'heure est à la détente, paisiblement, tranquillement. J'en profite donc pour glisser une petite chronique qui n'en est pas vraiment une. Juste, je voulais revenir sur le cas Berserk. Lors de ma prime jeunesse dans les colonnes de VS, j'ai massacré ce groupe espagnol. Atomisé, devrais-je même dire. Mais sincèrement la réédition chez Adipocere de la démo "Return of the Ancient Laws" le méritait. Je vous laisse chercher tout ça, puisque vous avez un peu de temps. Mais j'y précisais, dans un élan de clairvoyance, "il faut éviter de juger le groupe sur cette pièce". Ah ben des fois pépère, il fait bien de prendre quelques pincettes...

C'est donc sans vraiment y croire que je me suis procuré le dernier album en date de Berserk. Oui, il date de l'année dernière maintenant, mais vous imaginez que je n'étais pas super pressé d'y jeter une oreille. Pour ma défense, il date exactement de décembre. Heureusement que la curiosité est un défaut evil. Parce qu'au bilan, ce "Cries of Blood and Hate" tient bien la route entre ses élans énergiques et ses passages acoustiques, entre ses chants clairs du guerrier romantique au coin du feu et ses vocaux black presque hargneux. Bon, on n'est pas dans un pagan gigantesque avec des ambiances à tomber par terre et à sortir ses hardes de guerriers. Non, ça reste relativement ronronnant et pas très enlevé. Mais les huit titres de cet opus sont tout à fait satisfaisants et s'écoutent agréablement à défaut d'être essentiel.

Au passage, un des morceaux étaient déjà présents sur la réédition de la démo (qui date de 2004 quand même). Mais le titre éponyme de ce dernier album était méconnaissable en conditions live, massacré par une instrumentation laborieuse, un chanteur opératiquement à côté et un son abominable. C'est donc une re-découverte que d'entendre "Cries of Blood and Hate" avec un fort bon son et une mise en place studio nickel. Petits malins, Berserk a enregistré en Espagne mais a fait mixé le bébé en Norvège, au Toproom Studio. Comme ça, ça ne vous parle peut-être pas mais le studio d'Oslo a vu passer Ava Inferi, Shining, Sturmgeist, Vintersorg ou Winds. Donc, c'est pro, c'est propre, ça ronfle bien dans une production très claire avec pas mal de basses.

Bon, c'était un peu tout. Je voulais juste reparler de Berserk en mieux, parce qu'ils le méritent (maintenant). Bah, ça ne va pas faire vendre des caisses de CD à Unexploded Records. Et ça ne va pas porter Berserk au panthéon des groupes espagnols ; pour ça, ils ont encore beaucoup de boulot. Mais voilà un album qui ne fait pas trop pâlichon à côté de ses compatriotes Daemonlord ou des copains d'alphabet Beelzeb (p'tain, ils sont toujours pas signés avec leur dernière bombe, eux ? C'est scandaleux). Vous pouvez retourner vous dorer la pilule. Je ne vous dérange pas plus longtemps.

Un second extrait est disponible sur le site officiel. Je vous mets le plus représentatif.


Rédigé par : Prince de Lu | 11/20 | Nb de lectures : 10558