Etant entendu que nombre d'entre vous ont déjà dû apprécier la plastique et la classe innée de la front-woman de BENEDICTUM, on essayera de ne pas s'attarder plus sur le sujet. Donc, BENEDICTUM, c'est un groupe américain qui en est à son deuxième album et qui conjugue des éléments de RAINBOW et de SAVATAGE (ce qui est bien, c'est que dans une bio on peut écrire encore plus n'importe quoi que dans une chronique). Vous voilà prévenus, amateurs de Dio, Blackmore, Oliva et cie, vous savez ce qu'il vous reste à faire: lire la suite. C'est vrai que le lien entre ces groupes ne nous a pas vraiment sur le coup sauté à la gueule mais il est vrai aussi que la période Thrash de RAINBOW et de SAVATAGE est assez peu connue, ceci explique donc certainement cela.
Plaisanterie mise à part, la musique de BENEDICTUM, comme vous pouvez le constater aisément, n'a rien à voir avec celle des groupes précités (il y a bien un clavier bontempi tout pourri sur quelques passages -la fin de “Shell Shock” par exemple- mais si c'est ça la touche RAINBOW, c'est quand même pas très très gentil pour eux). En fait, il s'agit tout simplement en l'occurence de Heavy-Thrash moderne que l'on pourrait à la rigueur rapprocher d'un autre groupe récent dont la musique est tout de même autrement plus chiadée, à savoir TRIOSPHERE.
Autant dire les choses clairement, l'intérêt majeur de ce groupe réside dans le chant extrêmement puissant et riche de Veronica Freeman, le seul élément qui peut effectivement apporter un touche lyrique au groupe. Mais si on fait abstraction de ce chant, la musique de BENEDICTUM reste globalement très thrash (notamment au niveau guitare), très couillue et, pour tout dire, un peu simpliste. L'ensemble est encore un peu trop maladroit, que ce soit ce clavier insupportable ou certains refrains limite-limite (“Shell Shock” et ses magnifiques “We Fight-We Die”). Ceci est d'autant plus regrettable que le potentiel est réellement là même s'il n'est pas encore entièrement exploité. Il suffit d'écouter des titres tels que “Bare Bones”, “Beast In the Field” ou, mieux encore, “Within The Solace” avec ses relents et ses riffs presque Stoner pour réaliser que le groupe est vraiment capable de proposer d'excellentes compos, ils doivent juste maintenant arriver à maintenir cette excellence sur tout un album et appuyer encore sur l'exigence de songwriting sans se reposer aveuglément sur le chant, effectivement remarquable, de Veronica.
On peut noter cette fois encore la présence d'une reprise mais autant celle d' “Heaven And Hell” sur le premier album n'était pas inintéressante, autant celle de “Balls To The Wall” présente ici est franchement quelconque en plus de n'avoir même pas le bon goût de se faire oublier en fin d'album. Ceci étant, il ne faudrait pas trop noircir le tableau, ce “Seasons Of Tragedy” reste globalement de très bonne facture et on vous conseille fortement de vous pencher dessus.
Alors, au final, est-ce que BENEDICTUM est bien la nouvelle sensation du moment (bénéficiant par ailleurs d'un “Craig Goldy approved” presqu'aussi crédible et pertinent qu'un “Tarantino approved”) qui va nous sortir de la médiocrité ambiante ? Disons plutôt la nouvelle curiosité du moment, ce serait plus juste. Pour réellement nous emballer, il leur faudrait un album plus mature, plus travaillé et, surtout, venir nous botter le cul sur scène parceque mon petit doigt me dit (bon, les vidéos qui traînent sur le net aussi...) que c'est là que BENEDICTUM prend réellement toute son ampleur.


Rédigé par : BigHenry | 13/20 | Nb de lectures : 11159