Tout nouveau venu dans la scène death canadienne BENEATH THE MASSACRE déchaîne les passions depuis la sortie de ce mini album, il y a déjà quelques semaines de cela. A tel point que certains gros labels s’intéressent déjà de près à ce jeune quatuor hyper-doué.

En l’espace de cinq titres assenés en quelques dix-sept minutes, BENEATH THE MASSACRE met d’accord les amateurs de techno-death comme ceux de brutal death. Il faut bien le dire, le groupe, sous la houlette de Yannick St-Amand (DESPISED ICON, ION DISSONANCE, DESCEND INTO NOTHINGNESS et j’en passe) au poste de producteur, parvient, par ce premier et unique opus, à se hisser dans le peloton de tête des formations canadiennes.

BENEATH THE MASSACRE, qui porte particulièrement bien son nom, réussit, au travers de ce génocide en cinq actes, à cristalliser un death technique d’une brutalité et d’une puissance colossale. Il apparaît clair que la réussite du présent cd doit beaucoup à son duo de guitaristes au débit hallucinant de fluidité. Mais le jeu des six cordes ne se contente pas d’être rapide. Leur style est très personnel, il rallie la dextérité véhémente de CRYPTOPSY au grain de démence d’HELLWITCH. Du côté des rythmiques, c’est la même orgie de technicité. Le batteur est d’une rapidité telle, qu’il est presque difficile de croire qu’un zicos soit capable de tenir ce poste sans le renfort d’une batterie programmée. Le cogneur de service ne se contente pas de bastonner grossièrement à la façon d’un marteau-piqueur hystérique. Les roulements se veulent variés, les changements de tempos sont nombreux et les breaks assassins. Car, lorsque BENEATH THE MASSACRE freine sur la mesure, c’est pour frapper encore plus fort. Des lignes de basse totalement délirantes complètent la boucherie.

Il est vrai qu’au prime abord, on a quelque peu l’impression que ça défouraille dans tous les sens mais on se rend bien vite à l’évidence : la mise en place du groupe est d’une rigueur implacable. L’efficacité est au rendez-vous, de même que la verve créatrice. Si le style ne perd pas en intensité sur la totalité d’ « Evidence of Inequity », les titres sont néanmoins assez différents. C’est un peu comme si le groupe avait voulu étaler un panel de ses capacités, histoire de montrer de quoi il est capable. BENEATH THE MASSACRE réunit ce qu’il s’est fait de mieux dans le genre depuis quelques années. Ici se rejoignent, la subtilité d’un CRYPTOPSY, la brutalité d’un ORIGIN, l’atypisme d’un GORGUTS et la schizophrénie d’un DILLINGER. Toutefois, le chanteur, bien que monstrueux, apparaît comme légèrement en dessous de la performance de ses comparses. En effet, les growls sont un peu trop linéaires par rapport à l’effervescence du reste. BENEATH THE MASSACRE gagnerait probablement une singularité supplémentaire par des lignes de chant un peu plus variées.

Le vivier du métal québécois nous surprend encore une fois. Maintenant, il reste à savoir si BENEATH THE MASSACRE réussira à conserver sa pleine intensité sur un album. Le challenge s’annonce difficile mais le prétendant est de taille.


Rédigé par : Tonton | 16,5/20 | Nb de lectures : 13541