Amis bourrins, bonjour. Cet album de Belef ne devrait pas faire frémir d'autres oreilles que les vôtres. Signé pour trois albums chez le glorieux Candlelight, le groupe français mérite toute notre attention pour la sortie de son premier forfait longue durée. La formation existe depuis 1996 et a seulement sorti une démo et un mini jusqu'à ce "Infection Purification". Elle est même passablement malchanceuse, puisque ce premier album a été enregistré en juin 2002 et a dû attendre 2005 pour se voir enfin distribuer. Vieux motard que jamais, comme dirait ma grand-mère.

Cet objet à la pochette esthétiquement discutable contient 8 titres de black brutal, sans aucune concession. Voila le topo. Ca bourrine quasiment sur l'intégralité de l'album, avec de rares passages de respiration dans cette apnée sonique. Les amateurs de brutalité seront clairement servis, la performance physique étant au rendez-vous. Vous notez que je m'exclus moi-même du collectif. Je n'ai pas réussi à trouver dans cet album ce que j'attends dans un album de BM, fut-il brutal ou non: l'ambiance. Pour comparer, il suffit de saisir le dernier 1349. Dès le premier titre, une atmosphère se met en place, un truc malsain qui ne quittera plus le cerveau de l'auditeur dans les passages rapides comme dans les lents. Et bien, avec Belef, ballon. Ca trace, ça cogne et ça joue mais niveau sensation je reste hermétique. A vrai dire, je trouve l'album lassant au bout de quelques titres. Les riffs ont une fâcheuse tendance à se ressembler et seuls quelques rares élus ressortent du lot. Même dans les passages plus lents, Belef ne décroche pas de riffs qui passionnent. Long de 55 minutes, cet opus ne décolle jamais à mon goût.

La production est plus que correcte pour le style pratiqué. L'album a été mis en boîte au Praxis Studio (le Praxis de Cagnes sur mer, pas celui d'Athènes), studio responsable de quelques forfaits de Bloodthorn, Agressor ou Imperial Sodomy. Les membres de Belef ont d'ailleurs participé à cette liste de projets non exhaustive, le monde du métal étant assez petit. Revenons au son. L'ensemble des musiciens est audible, même la basse en tendant l'oreille. Les guitares gargouillent un peu ce qui noie pas mal les notes et provoque peut-être ce sentiment de répétitivité mélodique. Même si cela reste convaincant, elles manquent certainement de définition.

Je suis au final déçu par cet album, n'ayant trouvé aucun moyen d'y accrocher (et c'est pas faute d'avoir essayé). Il va aller s'enfoncer dans les limbes de ma discothèque, à mon grand dam. Belef ravira sûrement les plus brutaux d'entre nous et je jetterai une oreille attentive sur leur prochains titres. En attendant, une note reflétant le sentiment du chroniqueur est de rigueur...




Rédigé par : Prince de Lu | 09/20 | Nb de lectures : 11792