Eh bien il n'a pas perdu de temps ce cher Helmuth, les cendres de "Bondage Goat Zombie" sont encore fumantes et pourtant revoilà déjà BELPHEGOR avec un nouvel opus flambant neuf. Faut-il y voir une volonté de faire oublier au plus vite l'amère déception suscitée par un album relativement médiocre, ou bien serait-ce une crise d'inspiration aiguë pour nos Autrichiens sadomasochistes ? Toujours est-il qu'avec "Walpurgis Rites – Hexenwahn", BELPHEGOR en est déjà à son huitième album et nul doute que celui-ci saura ravir les fans du groupe.

Une fois n'est pas coutume je vais commencer par les quelques points négatifs qui entachent "Walpurgis Rites – Hexenwahn" et rassurez-vous ils ne sont pas nombreux, d'ailleurs en y regardant bien je n'en compte réellement que deux. Il y a tout d'abord ce "The Crosses Made Of Bone" placé en plein cœur de l'album, un titre on ne peut plus thrashisant aux forts relents de LEGION OF THE DAMNED. J'avoue que son refrain a tendance à le tirer vers le haut mais ces riffs bateau plombent définitivement l'ambiance après un début d'album tonitruant. Le second ratage, et celui-ci est beaucoup plus fâcheux, n'est autre que cette fin d'album totalement bâclée et qui malheureusement ne permet pas à "Walpurgis Rites – Hexenwahn" de se hisser à la hauteur d'un "Pestapokalypse VI". Ainsi sur "Enthralled Toxic Sabbath", dernier véritable morceau de l'album, BELPHEGOR retombe dans les travers de ce qui faisait de "Bondage Goat Zombie" l'album le plus mièvre du groupe, j'entends par là du mid tempo totalement moisi où l'inspiration fait cruellement défaut. Ajouter à cela une outro qui en reprend les grandes lignes, mais en version instrumentale, et vous obtenez une fin en eau de boudin. Tout ceci est bien regrettable car il pourrait laisser à certains une impression négative sur "Walpurgis Rites – Hexenwahn" alors que le reste de son contenu est absolument dantesque.

L'album comporte en effet son lot d'hymnes belphégoriens dont certains sonnant déjà comme de futurs classiques. Entre les brûlots "Walpurgis Rites" et "Reichswehr In Blood", l'ultra épique "Destroyer Hekate" et ses riffs à la "Seyn Todt in Schwartz", ou bien encore un "Der Geistertreiber" à la fois vicieux et lubrique, je ne vous cache pas que ce BELPHEGOR avait tout pour devenir le meilleur album du groupe s'il n'y avait pas eu ce que j'évoquais dans le paragraphe précédent.

J'imagine que certains viendront me dire que je m'enflamme peut-être pour rien car dans le fond BELPHEGOR n'innove pas et se contente de répéter inlassablement le même schéma depuis plusieurs albums, ce qui est je le reconnais tout à fait exact. En revanche pour moi BELPHEGOR n'a jamais été aussi efficace que dans ces nouvelles compositions et ce qui m'a vraiment déconcerté sur "Walpurgis Rites – Hexenwahn" c'est que pour une fois, le titre phare n'est pas le morceau d'ouverture, mais bel et bien un titre plus posé de sept minutes intitulé "Veneratio Diaboli - I Am Sin". C'est d'ailleurs une grande première en ce qui me concerne, chez BELPHEGOR je ne jurais que par les titres blastants mais celui-ci m'a complètement subjugué. Des riffs imparables, un refrain incantatoire, un break lancinant, un solo des plus obscurs et torturés, un final grandiose, ce titre est un chef-d'œuvre!

Grosse satisfaction au final que de voir BELPHEGOR revenir aussi rapidement avec un album nettement supérieur à "Bondage Goat Zombie". Une pointe d'amertume quant aux raisons susnommées mais je retrouve tout de même foi en ce groupe et j'attends la suite avec impatience.


Rédigé par : wasted | 15,5/20 | Nb de lectures : 13725