BELPHEGOR chez Nuclear Blast records! Voilà une signature étonnante de la part d'un label qui essaye en ce moment de prendre part à la vague metalcore avec l'arrivée de groupe comme CHIMAIRA, MENDEED et beaucoup d'autres. Mais rassurez-vous les Autrichiens de BELPHEGOR n'ont pas viré leur cutie et restent fidèles au black/death blasphématoire qui a fait leur réputation. Ne vous attendez pas non plus à découvrir un BELPHEGOR plus soft sur "Pestapokalypse VI", bien au contraire. L'album a été enregistré il y a un an, après que le groupe ait décidé de quitter Napalm Records et c'est ce même album qui a servi à démarcher les labels. Et donc aussi surprenant que cela puisse paraître c'est Nuclear Blast qui a tiré le gros lot (ou allongé le plus gros chèque, c'est selon).

Je disais dans ma chronique du précédent album, "Goatreich – Fleshcult", que ce dernier était une sorte de clone amélioré de son prédécesseur "Lucifer Incestus". Il semblerait que cette fois-ci BELPHEGOR ait vraiment voulu se démarquer et proposer quelques nouveautés. L'artwork d'une part n'est plus dans ce ton gris/verdâtre et je dois d'ailleurs avouer qu'il est vraiment réussi. Tout comme dans les paroles de "Pestapokalypse VI" l'antichristianisme est de rigueur. Quoi de mieux qu'un black/death sauvage et malsain pour mettre tout ça en musique! C'est une nouvelle fois ce que fait BELPHEGOR avec cet album. Depuis "Blutsabbath" la recette est désormais connue mais c'est tellement bon qu'on mangerait jusqu'à l'implosion. "Belphegor - Hell's Ambassador" est un morceau d'ouverture un peu moins violent que ceux auxquels le groupe nous avait habitués sur ses précédentes sorties. Ça blast quand même, il y a toujours des passages d'une grande intensité mais ce morceau est principalement axé sur des parties de doubles grosses caisses. A l'inverse "Seyn Todt in Schwartz" privilégie la brutalité avec du blast quasi permanent mais la véritable force de ce titre provient de la sublime mélodie de guitare qui s'étale tout au long du morceau. Comme à l'accoutumer "Pestapokalypse VI" accorde à l'auditeur quelques moments de répits avec ce qu'on appellera les morceaux calmes ou plus posés. Ces morceaux, "Angel of Retribution" et "Bluhtsturm Erotika", ne sont pas pour autant dénués d'intérêts. Des refrains lancinants, des guitares lourdes et surtout des atmosphères on ne peut plus lugubres et suffocantes. Une véritable descente aux enfers où nous attendent entre autres "The Ancient Enemy" et "Pest Teufel Apokalypse" pour nous re-matraquer la gueule à coups de blasts et d'hurlements démoniaques. A propos de "Pest Teufel Apokalypse" ce morceau résume pour moi ce qu'est "Pestapokalypse VI". Ce titre me rappelle le morceau "Necrodaemon Terrorsathan" et je trouve également que le reste de l'album a beaucoup plus de points communs avec l'album du même nom qu'avec "Goatreich – Fleshcult" et "Lucifer Incestus". On y retrouve les mêmes structures, le même type d'arrangements mais le tout en beaucoup moins linéaire et plus peaufiné.

La grosse nouveauté de "Pestapokalypse VI" vient de la production. Alex Krull n'étant plus aux manettes c'est Andy Sneap (NEVERMORE, MACHINE HEAD, ARCH ENEMY) qui s'en est chargé. Le résultat est plutôt inattendu! Là où Alex Krull avait donné à BELPHEGOR un son archi synthétique, Andy Sneap a, quant à lui, redonné un aspect humain au son de BELPHEGOR. Comparé aux deux précédents albums on pourrait croire que le son est moins bon mais il n'en n'est rien, il faut juste un peu plus de temps pour l'assimiler. La puissance est toujours la même et le rendu fait honneur aux compos de "Pestapokalypse VI". Encore une fois je pourrais faire le parallèle avec "Necrodaemon Terrorsathan" qui avait une production dans la même lignée.

La seule chose que je n'arrive toujours pas expliquer c'est cette signature chez Nuclear Blast. "Pestapokalypse VI" est un album violent aux textes vindicatifs et je ne pense pas que ce soit ce qui se vende le mieux en ce moment. Objectivement ça ne peut être qu'une bonne chose pour BELPHEGOR qui va pouvoir toucher un public plus large et acquérir enfin une reconnaissance méritée. BELPHEGOR est un pilier de la scène extrême européenne et ils viennent encore de le prouver avec cet excellent "Pestapokalypse VI".


Rédigé par : wasted | 16,5/20 | Nb de lectures : 14984