Ce nouvel album de BELIEVER marque un nouveau jalon dans la seconde partie de la carrière du groupe. Une discographie scindée en deux par le hiatus de seize ans survenu entre « Dimensions » et « Gabriel ». Pas exactement des petits nouveaux sur la scène techno-thrash en somme. Les précédents essais de la formation américaine ont permis de les ranger un peu hâtivement sous une étiquette Metal chrétien avec laquelle ils semblent prendre désormais des distances sans occulter la profonde dimension spirituelle de leur travail.
De fait, « Transhuman » se construit autour d'une réflexion sur le courant de pensée transhumaniste. Un mouvement intellectuel qui tend à considérer la condition humaine comme perfectible, principalement à l'aide des plus récentes biotechnologies. Entre philosophie et bioéthique, BELIEVER donne une tonalité plus accessible à son discours pour la frange de metalleux en choc anaphylactique devant la moindre évocation de foi religieuse.

Au fait... thrash technique? Plus sous forme de réminiscences en réalité. Des éléments thrash qui naviguent dans les flots tranquilles d'un album qui lorgne amplement du côté d'un modern metal protéiforme sous-tendu par un courant gentiment progressif. Ce qui m'amène au principal écueil sur lequel vient se briser l'album : on s'y ennuie gentiment. Tout le paradoxe d'un album bien écrit dont la somme de ses composantes ne parvient pas à le hisser au-dessus de la simple évocation d'un travail correct.
Rien qui ne vienne frapper l'auditeur dans le subtil agencement des grattes, rien qui ne vienne graver la mémoire – le comble pour une musique dont l'accent est placé sur des structures mélodiques judicieuses. La faute à une charge émotionnelle bien réelle mais un peu vaine. A défaut d'intensité, « Transhuman » envoie une invitation à une séance d'écoute distinguée, propice à un causerie requérant peu d'attention. Jusqu'à la production qui, dans le même ordre d'idée, nivelle l'album vers une impression de rondeur, à la limite de la mollesse. Se méfier de la tiédeur dans un marché atrocement concurrentiel qui ne fera pas de cadeaux aux indécis. Pour autant, Kurt Bachman (voix, guitare, basse) défend son projet avec une sincérité manifeste et énormément de justesse, notamment dans le placement de son chant, dans un registre trouble tantôt éraillé, souvent limpide, teinté du désormais inévitable vocoder.
A réserver principalement aux amateurs invétérés du genre en conséquence. Voire, dans une acception plus large, à tous ceux soucieux de ménager une plage d'écoute bienveillante et un peu sucrée au terme d'une journée trop dense.


Rédigé par : #Guillaume# | 13/20 | Nb de lectures : 12601