Une fois n'est pas coutume, je ne vais pas chroniquer un album aujourd'hui. Et même contrairement à tout ce que je prône, je vais même vous parler sur la base de fichiers mp3. Ouch!! D'ailleurs, c'est moi qui ai bricolé une pochette pourrie avec le logo du groupe. Ouch!! Avant de vous laisser me jeter des cailloux, laissez-moi vous expliquer le pourquoi de la chose, la vérité concernant cette fracture numérique du continuum spatio-temporel (2,5 Gigawatts, Marty!). Bref, quelle est la raison de cet émoi?

Le nom de Beelzeb n'est pas inconnu des farfouilleurs de distros. Le premier album du groupe espagnol "Misanthrope's Aura" rôde partout à bas prix depuis sa sortie en 2004. Pour ceux qui ont eu le bonheur de voir sa pochette affreuse et grimaçante, je ne sais pas s'il reste un très bon souvenir. Pour ma part, il n'a fait que confirmer que le peu de cas que je porte à la scène espagnole. Et puis, au hasard du net, je suis tombé sur un album étrange intitulé "An Emotional State in Black". Et à l'écoute, tombage sur les fesses; c'est que c'est diablement bon! Je ne sais pas si Beelzeb a bouffé du lion en deux ans, mais je révise immédiatement mon jugement sur le groupe avant de les contacter pour acquérir l'objet. Et dans sa réponse, le groupe me signale qu'ils ont carrément mis l'album sur le net en espérant trouver un label. Bien que le leader dispose de son propre label, Black Seed Productions, les Madrilènes cherchent désespérément une structure pour accoucher de leur bébé. Et ils ne trouvent pas!! Caramba!!

Revenons sur la musique, un instant. Un black bien direct, où l'on sent une inspiration scandinave plutôt côté finlandaise. Est-ce parce que la voix du chanteur me fait penser à celle de Mikko Aspa (Clandestine Blaze), mais je trouve que cet opus a de forts relents de Deathspell Omega. Un DSO qui aurait abandonné ses parties ambiantes pour ne conserver que son black des derniers opus. Les parties sont rapides, mélodiques et bien interprétées, avec des riffs prenants exposées longuement jusqu'à déclencher le headbang ("An Emotional State in Black" est fabuleux). Même les cassures rythmiques, le son un peu étouffé peuvent rappeler le groupe français dans ses oeuvres. Beelzeb réserve même quelques titres bien rock'n'roll, qui groovent dans la lenteur ("Let the Time Act and Then", miam). Du black bien pensé, intelligent et racé. Du coup, forcément, je suis bien fan.

C'est bien la première fois que je chronique des mp3. Si ce n'est pas une motivation suffisante pour croire en la qualité du groupe, je vous laisse écouter l'album sur le player que je mets à votre disposition (jusqu'à ce que mon FAI me tape sur la gueule).

Tu as un label? Tu es beau, tu es jeune, tu es fringuant? Vite, il te faut ce groupe dans ton écurie! Car, comme chacun pourra le confirmer, avec cet album Beelzeb bute!!

Player avec l'album en écoute: Player supprimé


Rédigé par : Prince de Lu | 8,5/10 | Nb de lectures : 12604