Dans notre grande série des reportages sociologiques, nous allons aujourd’hui parler de nos amis les Anglais. Sont-ce les racines d’une animosité ancestrale ou tout simplement la singularité du comportement insulaire, ou encore le brassage ethnique entre Celtes, Saxons et Pakistanais ; toujours est-il que les grand-bretons restent une énigme pour les pauvres continentaux que nous sommes.
Ainsi qu’a-t-il bien pu se passer dans la tête de ces braves jeunes Anglais du Norfolk, lorsqu’ils ont cherché un nom pour leur groupe ? BEEF CONSPIRACY, qu’on pourrait traduire par « conspiration du bœuf », est probablement un clin d’œil au scandale de la vache folle (moi je m’en cogne, je suis un canard) ou encore une référence aux joies du régime végétarien, très prisé Outre-Manche.
Il va de soit qu’avec un blase pareil, nos compères ne font pas du métal chrétien à passer en boucle pendant les cours de catéchisme. Non, nous sommes en présence d’un spécimen de death grind bien attaqué du bulbe. Avec ce premier album, BEEF CONSPIRACY confirme son admiration pour CARCASS qui se traduit par un duo de chanteurs, grunteur/growleur et un concept volontairement cradingue, tant au niveau visuel qu’au niveau du mixage. Il faut dire qu’avec « Junky Jon » Rushforth (GOREROTTED) derrière le mastering, il ne fallait pas s’attendre à un résultat aseptisé. Mais BEEF CONSPIRACY fait également partie de ces groupes réfutant toutes facilités technologiques : ici pas de trigg, d’effet de voix et autres sparadraps techniques. « HDQP » pourrait s’enorgueillir d’un fier sticker « réalisé sans trucage », cela aurait au moins le mérite de cacher partiellement cet hideux artwork, si l’on peut l’appeler ainsi. Du côté des neufs titres de cette galette, on navigue en plein goregrind bordélique (sans doute l’influence de CEPHALIC CARNAGE comme l’explique le groupe lui-même) sciemment massacré par le mixage. La caisse claire renvoie un son métallique digne d’une batterie… de cuisine, le chant aigu donne par moment des envies de meurtres et les guitares se résument à un vrombissement de tondeuse. En fait, les seuls passages disposant d’un son correct sont les samples extraits de films d’horreur. Y’a pas à dire, le groupe a bien réussi son coup s’il voulait jouer la carte du cradingue à outrance en pondant plus un concept qu’un véritable album. Moi, ça m’a juste gonflé de subir ça pendant 25 minutes et comme vous êtes des chanceux, vous n’aurez pas de MP3 vu que le site du groupe est en construction. Ouf, z’avez eu chaud !



Rédigé par : Tonton | 08/20 | Nb de lectures : 10233