Caché au milieu d’une petite pile de CD promos envoyés il y a quelques jours par Underclass, le distributeur qui monte, se trouvait un album à la pochette mystérieuse évoquant celles d’ANNIHILATOR avec leur mascotte Alice. Au dessus de la mansarde lugubre, un nom écrit dans une police impersonnelle, BEAUTIFUL SIN… Bon, ce n’est pas le contenant qui importe mais le contenu, comme on dit. Je me décidais donc pour une écoute rapide de « The Unexpected », titre qui pousse à lui seul au calembour facile ;o)

- « Ouah comme y zabusent ! », me dis-je au bout de trois secondes,
- « C’est le riff de « The Departed »! (HELLOWEEN, « The Dark Ride ») »

Ni une ni deux, je lus la bio au dos de la pochette du CD pour m’apercevoir que BEAUTIFUL SIN était tout simplement un projet d’Uli Kusch (MASTERPLAN, ex-HELLOWEEN, ex-HOLY MOSES), monté avec deux PAGAN’s MIND Jorn Viggo Lofstad (guitare) et Steinar Krokmo (basse), Axel Mackenrott le clavier de MASTERPLAN et surtout Magali Luyten, une chanteuse belge rencontrée en 2002 quand il a produit la démo de son groupe.

Il n’y a donc pas pompe, juste un recyclage opportun d’un de ses meilleurs riffs… Sans oublier le pont, lui aussi commun à « Lost » et « The Departed ». La comparaison étant inévitable, même si « Lost » est efficace, je préfère la version avec Deris au chant, Magali Luyten ne suscitant pas beaucoup d’émotions en dépit d’un timbre rappelant celui de Kimberly Goss (SYNERGY) ou, dans une moindre mesure, Doro. Cette impression se confirmera au fil de l’écoute: elle s’applique beaucoup et ne se lâche que trop rarement, ce qui donne à l’album une tonalité sombre inattendue (arf arf ! je l’ai faite !... désolé).

Hormis le premier titre qui ressemble beaucoup à un clin d’œil d’Uli à ses fans, genre « Hey les copains! C’est moi, c’est Koukouche! Je suis revenuuuu! Achetez mon album s’il vous plait, la vie est chère en Norvège! », le reste de l’album est plus personnel, dans une veine hard rock à grosses guitares faisant quelques incursions dans le heavy (« Metalwaves »), pas si éloignée de ça de ce que peut faire Jorn Lande dans MASTERPLAN ou JORN. Cependant, dans un style où les refrains et les arrangements sont prépondérants, la frontière séparant une bonne chanson d’une mauvaise est fine et malgré de bonnes surprises (la tubesque « This Is Not The Original Dream », la lourde « Give Up Once For All », l’épique « Metalwaves »), BEAUTIFUL SIN ne peut malheureusement éviter quelques plantages. Au choix, les chœurs de marins bourrés de « The Spark Of Ignition », encore moins assurés que les candidats aphones de « La Nouvelle Star » reprenant du Céline Dion, ou le clavier façon « Les Mystérieuses Cités d’Or » de l’instru prog « Brace For Impact »… des interventions bien marrantes, mais je ne pense pas que c’était le but escompté.

Uli Kusch semble tenir à ce qu’on voit en son projet un groupe à part entière et non un passe-temps éphémère, et comme il a contribué à la renaissance d’HELLOWEEN il y a douze ans, j’ai envie d’y croire et de considérer « The Unexpected » comme les premiers pas d’une formation en pleine phase d’apprentissage. Il n’en reste pas moins que ces premiers pas sont un peu lourdauds et que les bons titres ne peuvent faire oublier les longueurs de l’album.


Rédigé par : Dungorpat | 11,5/20 | Nb de lectures : 13544