BEARDFISH - The Void (InsideOut/Century Media) - 05/03/2013 @ 08h05
Déjà douze ans que BEARDFISH cherche son Graal sonore, coincé quelque part entre les terres sauvages du rock progressif des 70's et les inhospitalières cahutes du Metal du milieu des 90's.
Après une série d'albums "sans fautes" ("Destined Solitaire" en 2009 et "Mammoth" en 2011 avaient mis tout le monde d'accord) revoilà le groupe avec une nouvelle offrande à la pochette énigmatique et mystérieuse.
A quoi s'attendre donc avec ce "The Void" ? BEARDFISH est ce genre de groupe qui peut changer du tout au tout et passer des murmures à une certaine brutalité... Mais tout cela à la mode de chez eux, c'est-à-dire avec ce côté "Old School" qu'ils n'ont certes pas inventé mais qu'ils reproduisent à merveille.

Car ce nouvel album, malgré son évidente énergie "métallique", possède un fil conducteur aigre-doux qui est vraiment du miel pour les oreilles. Malgré la rudesse de certains riffs, les caresses sonores ne sont jamais très loin et pour tout riff furibond on retrouvera une nuance à l'orgue ou une léchouille à la basse.
Les voix sont incroyablement maîtrisées et inspirées, les solos de guitare sont à certains moments vraiment trippants, la section rythmique déconcerte tant elle se balance entre les grooves et les techniques... et l'orgue... c'est dans ces moments-là, que je me dis que cet instrument a des sonorités divines. Ne vous privez pas, au passage, de l'incroyable "Ludvig & Sverker" uniquement au piano/voix... c'est de toute beauté.

Alors que les premières écoutes semblent annoncer un album "à tiroirs", au fil du temps, on découvre (aussi incroyable que cela puisse paraître) que tout coule de source et que les musiciens ne sont pas très loin de pouvoir se permettre tout et n'importe quoi.
Avec leur douze ans d’expérience, les pistoleros ont désormais toute la solidité technique dont ils ont besoin ainsi que les astuces de composition et d'arrangements nécessaires aux artistes de leur calibre.
Alors quand vous ajoutez à cela du talent et une volonté manifeste de s'amuser en musique, vous obtenez des mecs qui se "baladent".
Sûrs d'eux et sûrs de leurs instruments, les musiciens de BEARDFISH offrent ici une belle démonstration de tout ce qu'ils savent faire.

"Seventeen Again" est pour moi l'expression parfaite de cette liberté de propos.
Le groupe s'autorise sur cet instrumental de près de 8 minutes, beaucoup de variantes stylistiques allant du Stoner au solo bien "Soul" en passant par des clins d’œil musicaux quasi humoristiques.
Que BEARDFISH s'énerve en growlant ou qu'il flemmarde sur la mesure en mettant le tempo à l'amende, rien n'est choquant et tout passe.
Les moments de retraits où les musiciens sont plus discrets se mélangent aux grandes lueurs de certaines superbes interventions tour à tour classiques puis plus audacieuses.
BEARDFISH s'amuse, se régale et se tape un bon gros kiff avec ce "The void".

La limite que je verrais avec ce septième album et qu'il n'est pas complétement homogène.
A certains moments, je suis littéralement emporté par la musique et à d'autres, je suis mis à distance... un peu comme si les musiciens se tapaient un bœuf où eux seuls sont invités. Heureusement, les flottements, lassitudes et débordements ne durent jamais très longtemps et les nostalgiques ne tardent jamais à sortir un lapin de leur chapeau histoire de nous épater. Le coup est connu, mais bien exécuté, il fonctionne toujours... bravo BEARDFISH


Rédigé par : Pamalach | 15/20 | Nb de lectures : 13088




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Commentaire
Chaussures2golf
Membre enregistré
Posté le: 05/03/2013 à 13h59 - (106394)
Grand fan de Beardfish depuis sleeping in the traffic pt1 (à écouter !), j'ai été, à l'opposé de Pamalch, déçu par Destined Solitaire et carrément dégouté par Mammoth (que j'ai meme pas acheté du coup)... En fait depuis que le groupe s'est mis dans la tête que leur futur résidait dans l'addition de metal à leur prog old school typé Genesis, yes, Zappa (meme pas cité dans la kro alors que ca sue le Zappa à de nombreux moments). Mais heureusement, the void est l'album de la réconciliation, parce que des riffs oui, mais la même réussite qu'autrefois dans l’écriture de quasi tous les passages mélodiques... Meme si au final le groupe laisse plus paraitre son coté metal que son coté prog.
En tous cas un bon album, je conseille ! Et plus particulièrement "this matter of mine".




pamalach
Membre enregistré
Posté le: 05/03/2013 à 14h07 - (106395)
A chaussure2golf : De quelle période Zappa tu parles ? Le gars a écrit tellement et tellement d'albums que j'ai du mal à m'y retouver dans tout ce qu'il à fait !
Meme si on n'a pas visiblement les mèmes gouts, nous nous retrouvons autour de ce superbe album...un tour de foroe encore signé BEARDFISH



Chaussures2golf
Membre enregistré
Posté le: 06/03/2013 à 07h59 - (106402)
Zappa periode 70's... haaaa Zappa ;)



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