Cela fait bizarre de parler d’un groupe ouvertement old-school dans son approche mais dont la démarche est, justement une fois ce filtre appliqué, dite ‘progressive’ mais franchement, je ne vois pas d’autres façons de qualifier BE’LAKOR, dont le nom est pour info tiré du jeu de plateau ‘Warhammer’ (indémodable ces trucs-là). Bien qu’Australiens, ils ont visiblement été très marqués par la rudesses des hivers scandinaves et plus particulièrement du mini-climat qui sévit entre Stockholm et Göteborg et qui pousse pour des raisons scientifiquement encore non prouvées les groupes de là-bas à tout repeindre en gris sombre.

Pour faire simple pour les plus pragmatiques, ‘Stone’s Reach’ est un disque assez conséquent (soixante minutes) de death mélodique lorgnant sans y toucher vers le dark metal mais dont les géniteurs ont choisi d’utiliser un armement simple. Et visiblement inspirés par ‘Morningrise’ ou ‘Orchid’ de qui-vous-savez, ils n’ont pas hésité à parfois étirer les structures des morceaux. Pas pour y empiler plein d’éléments disparates ni d’arrangements tortueux, non. Mais pour y rajouter un quatorzième riff ou rejouer ENCORE une fois celui qui tourne depuis le début du morceau, ce qui a tendance d’ailleurs à souligner leur durée (parfois huit, voire neuf minutes) pas forcément justifié, surtout avec un tempo bloqué sur un tempo ‘pépère’ qui a donc tendance à mettre tout au même niveau. Paradoxalement, cette relative économie de moyens rend l’ensemble plus digérable, avec parfois un toujours bienvenu ch’tit break acoustique. In fine, la seule note de mauvais goût vient de ces quelques nappes de claviers piou-piou, qui rappelleront les pires moments du metal goth teuton du milieu des années 90 et qui surtout ne servent à rien.

Capable de susciter une atmosphère quasi-intimiste mais sans tomber dans le gnan-gnan (pas de chant mélodique ni féminin à l’horizon) et malgré des influences aussi voyantes que le nez au milieu de la figure, le seul réel défaut de BE’LAKOR est en fait de se lancer dans une arène où les concurrents sont légion et où le passeport d’origine a, plus que jamais, son importance. Surtout lorsque l’on arrive juste derrière les nouveaux DARK TRANQUILLITY ou INSOMNIUM par exemple…


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 13/20 | Nb de lectures : 13205