Holàlà ce retard de malade que j’ai dans mes chros. Bon, ce second album des Poitevins de BAXTER est sorti depuis bientôt 6 mois, mais il mérite tout de même une petite chronique dans les colonnes de VS. Tiens, y aurait un jeu de mots à faire avec le colon de Greg, là, je m’y pencherai plus tard…

Alors, pour ceusses qui n’ont jamais entendu une note de la musique du groupe, BAXTER joue depuis une dizaine d’années un punk-rock vivifiant largement influencé par Pennywise et tous ces groupes californiens qui se sont faits des skates en or chez Epitaph ou Fat Wreck pendant la décennie précédente. Curieusement, cette vague continue de déferler dans l’Hexagone avec des groupes comme M16 ou Nine Eleven, et BAXTER pourrait presque prétendre faire partie des chefs de file. Bon, depuis quelques temps, je n’arrive plus à écouter ce style de musique et le premier album du combo de Bressuire m’avait laissé aussi indifférent que Shaka devant une brune aux petits seins. C’est donc avec une certaine méfiance que je me suis plongé dans ce ‘Black Baccara’.

Et je ne sais pas si c’est l’intrusion des deux anciens Right For Life (Tom et Goulven) dans la troupe, mais je dois avouer avoir été assez surpris du résultat final, ce hardcore certes fortement mélodique possède une pêche indéniable et ne sombre pas dans la niaiserie caractéristique de la majorité des groupes de skate-core. BAXTER se rapproche ici bien plus de Crime In Stereo que de Millencolin, toutes proportions gardées bien évidemment. Il reste tout de même des réminiscences de l’ancienne formule sur des morceaux comme Laisse Moi Rire ou 68, A French Kid, avec leurs refrains en chant clair à reprendre en chœur tous ensemble autour du feu, le soir, sur la plage de Saint-Palais après une journée à avoir bien frimé sur les rouleaux. Mais pour le reste, la pédale d’accélérateur n’est pas écrasée en permanence, le groove est bien présent et certains riffs ne dépareraient pas sur le dernier Comeback Kid (oui, bon, la référence n’est pas forcément flatteuse) au niveau exécution et inspiration. Des compos comme Blue Virus ou The Pill, notamment, valent vraiment l’écoute et devraient prendre une belle dimension sur scène. Your Death Kills Me détonne un peu du reste avec une guitare aérienne et une mélancolie bien retranscrite. Après, on ne va pas exiger qu’ils réinventent la roue et ceux qui conchient de toutes manières le style n’auront aucune chance d’être convertis cette fois. Surtout que les paroles ne volent pas non plus très haut, raillant ici la fameuse ‘unité’ de la scène hardcore, s’en prenant là à la police et à Sarkozy ou encore célébrant opportunément l’anniversaire de mai 68. Pas vraiment d’inspiration donc, et un anglais un peu approximatif, oral comme écrit, qui plus est. M’enfin, comme 99% des groupes français, quoi. Je ne m’attarde pas sur l’instrumental TFA, qui équiperait parfaitement n’importe quel ascenseur, ni sur l’artwork au goût assez douteux et qui risque d’en tromper quelques-uns.

Voilà donc un second album de BAXTER plutôt convaincant dans une veine finalement peu explorée en France, le hardcore mélodique comme Lifetime savait le distiller autrefois, quand les jeunes étaient sages et les socialistes avaient des idées. Ceux qui apprécient le dernier Comeback Kid ou les Crime In Stereo, No Trigger and co seraient bien avisés d’y jeter une oreille. Les autres ne devraient pas sourciller une seconde, mais je leur conseillerai quand même d’assister à un concert du groupe, il devrait y avoir de jolies demoiselles en quête de gros surfs! J’aurais sûrement adoré il y a 15 ans, en tout cas !


Rédigé par : Candiria-Thon | 12/20 | Nb de lectures : 11324