Les quelques métalleux qui s’intéressent un peu à la scène Folk ont forcément dû à un moment ou à un autre écouter la compilation Whom The Moon A Nightsong Sings, sortie en 2010 par Auerbach Tonträger, division folk de Prophecy Productions. On pouvait y retrouver notamment EMPYRIUM, OCTOBER FALLS, LES DISCRETS, DORNENREICH, ULVER, TENHI, NUCLEUS TORN… Parmi ces formations se trouvait le projet chilien BAUDA, dont il va être question dans cette chronique traitant son second album (succédant à Oniirica sorti en 2009) intitulé Euphoria… Of Flesh, Men And The Great Escape, et sorti par le biais de A Sad Sadness Song (SVARTI LOGHIN, JOYLESS, AN AUTUMN FOR CRIPPLED CHILDREN), division du label italien ATMF.

Point de Metal ici, enfin un tout petit peu, vu qu’on pourra trouver quelques grattes appuyées ici et là (surtout sur "Silhouettes"). Pour le reste, BAUDA est assez difficile à classer, naviguant entre Folk-Rock un peu bluesy, beaucoup atmosphérique, un peu progressif, assez Post-Rock, et parfois ambiant, avec des sonorités très variées entre acoustique et électronique. Ce qui frappe surtout de prime d’abord, c’est la superbe voix de César Márquez (aka Bauda, vu qu’à la base BAUDA est un one-man band), qui illumine vraiment Euphoria et convient parfaitement à l’accompagnement musical proposé. Il va néanmoins falloir trouver son compte dans cet album plutôt travaillé qui aligne 8 morceaux pour 59 minutes. "Ghost of Panthalassa" ouvre l’album avec une sorte de Post-Folk ma foi assez plaisante, mais qui n’est pas pour autant représentative de la suite du disque, où les grattes proposant à la fois des passages rythmés et des envolées mélodiques Post-Rock vont faire progressivement leur apparition, en plus d’un jeu de batterie/percussions rondement mené, et de breaks acoustiques somptueux.

Euphoria se laisse apprécier, mais qui dit album long avec morceaux longs dit quelques longueurs, surtout qu’au fur et à mesure de l’album on se rend compte que la recette ne change pas énormément d’un morceau à l’autre, avec des vocaux peu présents en définitive. Reste alors quelques passages assez fantastiques où l’on flirte avec le NOCTE OBDUCTA période Sequenzen Einer Wanderung (oui, je parle encore de NOCTE…), notamment au sein de "Humananimals", "Oceanía" et "Ascension", avant un final très cool avec l’acoustique "Crepuscular" et le mystique "…Mare Nostrvm? (El Ilanto de Quintay)" clôturant cet album de manière très ambiante. S’il est un album éminemment agréable à l’oreille, ce second album de BAUDA est tout de même destiné à un public averti prêt à s’enquiller un mélange entre Post-Rock et Folk atmosphérique, à la manière du disque très sympathique de FOREST OF THE SOUL que j’avais également chroniqué ici même. Disque que je recommande toujours et que je préfère nettement à Euphoria, qui est fort joli dans l’ensemble, mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable outre mesure. A tester pour les connaisseurs…


Rédigé par : ZeSnake | 14/20 | Nb de lectures : 11103