Alors d’entrée, spéciale dédicace à notre Prince de Lu national que tous les webzines du monde (et même plus) nous envient car BATTLE DAGORATH a invité l’un de ses musiciens préférés afin de composer la musique de début et de fin de cet album et même à la masteriser. Non, je ne parle pas du Nain diabolique Sin-Nanna de STRIBORG mais bien de Vinterriket, le Bontempi-hero du groupe du même nom dont les talents de compositeur de musique d’ascenseur ne sont plus à prouver… Arf, j’en vois déjà partir en courant se réfugier sur une autre page mais pitié, restez-là parce que la suite est quand même plus joyeuse. Enfin, plus sympathiquement ‘evil’ on va dire.

En dehors de son côté (forcément) pompier, l’introduction a donc au moins le mérite de nous mettre directement dans le bain, non seulement en renvoyant avec ce son un peu ‘cheap’ plus de douze ans en arrière mais en faisant le lien avec LA référence de BATTLE DAGORATH, à savoir SUMMONING. Comme les Autrichiens, ce duo teuton s’est pris de passion pour JRR Tolkien (oui, je sais, c’est super-original n’est-ce pas ?!) et a donc apparemment pioché son inspiration niveau textes dans les écrits de l’immortel auteur du ‘Seigneur des Anneaux’. J’utilise l’adverbe ‘apparemment’ sciemment car mon analyse ô combien pertinente se limite à l’artwork et aux choix des titres de chansons, il est vrai assez explicites : « Carn Düm », « The Dark Fire, The Dark Gate » etc. Sauf que pour dire vrai, cette influence SUMMONING, il faut avouer qu’elle est avant tout spirituelle en quelque sorte. Car bien que tout aussi épique dans ses envolées que dans ses ambiances de ballades champêtres au pays de Mordor, musicalement BATTLE DAGORATH est non seulement bien plus brutal mais aussi et surtout nettement plus influencé par le black scandinave.

Même si une certaine confusion règne sur leur réelle nationalité (suivant à qui vous vous adressez, ils sont soit américains, soit allemands), en fait, en dehors de LUNAR AURORA, BATTLE DAGORATH me rappelle surtout la scène germanique dans son ensemble vers la fin des années 90, très forte dès qu’il s’agissait de faire preuve de syncrétisme mais incapable d’aboutir à quelque chose de strictement personnel. Sauf que malgré tout, sa prod’ ni trop surchargée ni trop ‘necro’ et ses petites poussées de BURZUMite aiguë que l’on retrouve parfois dans les guitares ou le chant particulièrement, euh, cosmique ont quand même fait vibrer mon âme de vieux BM qui passe son temps à ronchonner. En fait, tout conventionnel et redondant sur la longueur qu’il soit, ’Eternal Throne’ réussit quand même à recréer cette atmosphère générale froide et haineuse qui faisait le miel d’un paquet de bons skeuds il y a une bonne décennie, voire limite à suspendre sur le quasi-psychédélique titre instrumental "Carn Düm". Et en ces temps de crise et de vague deathcore franchouillarde, c’est déjà pas si mal non ?!


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 13/20 | Nb de lectures : 10562