10 ans après sa formation, Battle Beast peut regarder avec fierté dans le rétro et se dire qu'il s'est bien débrouillé. Une notoriété croissante sur la scène heavy/power internationale et une présence constante sur les routes, il n'est ainsi pas surprenant de voir leur nouvel album, « Unholy Savior » cartonner dans les charts finlandais. Si ce 3ème album a été enfanté dans la douleur, il contient à peu près tous les ingrédients qui font l'identité Battle Beast, donc zéro surprise (ou presque) au moment de s'envoyer le disque.

Battle Beast peut déjà s'appuyer sur les capacités vocales de Noora Louhimo, qui a un timbre à mes oreilles plus versatile et mélodieux que Nitte Valo (2008-2012), cette dernière faisait preuve de plus de 'gnaque' à l'époque du catchy « Steel » (2011). L'album « Battle Beast » (2013), premier donc avec Noora regorgeait de tubes d'un heavy plutôt 'kitsch' mais fort efficace, « Unholy Savior » présente quant à lui un groupe peut être plus mature et soucieux de vraiment mettre la mélodie au cœur de ses compos.

En témoigne l'interlude « The Black Swordsman » que Noore chante globalement bien et surtout les 2 ballades proposées : « Sea of Dreams » tapant dans les 5 minutes est à mes oreilles assez creuse, pour ne pas dire insipide, ni les vocaux ou les orchestrations ne (me) procurent d'émotions. Le reste des instruments n'a pas grand chose à exprimer non plus. L'idée d'avoir un titre dépouillé est pas mal, sauf qu'il ne se passe rien. « Angel Cry » est pas plus folichonne, légèrement plus touchante vocalement, m'enfin c'est du entendu et ré-entendu le coup de la guitare acoustique et des parties orchestrales soudaines ou en mélancolie...
Par ailleurs, le très pop et Roxette-like « Touch in the Night » n'est pas en reste pour insuffler une dose de mélodies ; ce titre divise clairement les fans (et non-fans), je le trouve pas désagréable à écouter, à la limite il aurait pu être intégré comme 'bonus track'.

Les Battle Beast n'ont évidemment pas perdu pour autant leur approche catchy, pour ne pas dire speed metal, à l'image de l'intrépide « Speed and Danger » aussi banal dans le fond qu'explosif dans la forme ; je me serai par contre passé volontiers des cris stridents placés par Noora, c'est juste laid. Un peu plus tôt, « Lionheart » démarre lui l'album de belle manière, en combinant un peu toutes les facettes du groupe ; synthés typés 'new wave', lignes vocales alternant douceur avec un timbre accrocheur et 'éraillé' le tout sur une rythmique qui lève rarement le pied. Du classique pour B.B, mais du classique bien fait. J'accroche aussi à l'autre extrémité de l'album, le final rythmé « Push it to the Limit », à vous faire taper du pied involontairement : c'est court, pas prise de tête et ça vous met la banane.

Si « I want the world... and everything in it » est un bon petit tube affirmé, über traditionnel renvoyant directement au hard rock des 80's (ces claviers tout kitschounets !), « Madness » le premier single présenté se veut assez quelconque et téléphoné, disons qu'après 2 écoutes il est assimilé et je ne retiens pas son riff bateau, sa double pédale useless, à la limite son refrain est correct mais un peu répétitif au final. « Far Far Away » est assez limité aussi dans le fond, pas désagréable pour la forme, enfin Battle Beast nous a offert des titres bien plus accrocheurs sur ces précédents albums. Enfin dans le genre inutile, l'instrumental « Hero's Quest » heureusement court, en impose, plutôt pompeux et caricatural à souhait.

Autant je reste donc friand de ce qu'a réalisé Battle Beast sur ces 2 premiers albums, autant j'accroche beaucoup moins à leur 3ème effort qui dans le fond et la forme diffèrent peu de ses prédécesseurs. Question de goût tout simplement. Oui il y a des éléments (bien) sympa à écouter, à peu près autant que le côté remplissage.




Rédigé par : gardian666 | 12/20 | Nb de lectures : 9570