Pourquoi est-ce que BATTLECROSS réussirait là où THE ABSENCE a échoué ? Car oui, en découvrant ‘Pursuit Of Honour’ leur deuxième album (mais premier pour ce label), impossible de ne pas penser à cet autre groupe de METAL BLADE qui au bout de trois albums et autant de tentatives plus (‘Riders Of The Plague’) ou moins (le mollasson ‘Enemy Unbound’) réussies n’arrive toujours pas à convaincre avec sa resucée à l’arrière-goût de chewing-gum américain de l’héritage mélodeath d’AT THE GATES et ARCH ENEMY, avant que ces derniers ne se mettent à sentir trop fort des pieds pour le métalleux moyen ?

Bon, même si ce n’est pas par leur sens graphique ni leurs gueules passe-partout de post-coreux déprimés qu’ils feront la différence, il y a peut-être plus d’espoir avec leur musique ou en tous cas avec l’énergie qu’elle dégage. Car bien que balisé de bout en bout, avec en plus une pincée de THE BLACK DALIHA MURDER pour nos amis à casquette et du METALLOCHE de la grande époque pour les autres (n’est-ce pas d’ailleurs le riff d’intro de « Blackened » que l’on entend sur « Push Pull Destroy » ???), leur thrash/death se démarque surtout par la forte dose de caféine qui circule dans ses veines.

En fait, ‘Pursuit Of Honor’ est à la limite de l’hystérique. Et lorsque ce n’est pas le batteur qui cavale pas à fond à la double (gros abattage du dénommé Mike Kreger), ce sont les solos qui s’agitent en embuscade ou la basse qui soudainement agite son zgègue en gros plan dans le mix (« Pursuit Of Honor »), voire tout ce petit monde qui se disposant en rang d’oignons pour se lancer dans des breakdowns de la mort (« Breaking You »). En fait, plus on progresse dans ce disque plutôt court et concis (onze morceaux pour 36 minutes), plus les blasts se multiplient et plus le son se durcit, mais avec toujours en guise de bouée de secours ces plans thrash de la grande époque. Surtout que le grizzli qui leur sert de chanteur est capable de hurler de plusieurs fois différentes et il en profite largement. Au point qu’arrivé au bout un peu fatigué malgré tout par tant d’ardeur, on finirait presque par en redemander…

Qui sait donc si avec un chouia plus de personnalité mais avec toujours autant de frétillements dignes d’un ado boutonneux sur le point d’embrasser sa première jeune fille cela ne pourrait devenir franchement bien ? En tous cas, entre ça et le dernier ARCH ENEMY, y a pas photo…


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 15/20 | Nb de lectures : 12790