Sublime pochette n'est-ce pas ? Franchement quand un groupe sort des visuels comme ça, j'applaudis des deux mains et je me dis que rester coincé quelques années en arrière n'a finalement pas d'importance quand l'esthétique est de qualité !

BASTARD PRIEST n'est pas un groupe encore très connu, mais il apparait déjà comme un de ces combos avec lequel il faut compter quand on réalise son "budget prévisionnel skeud 2011". Après un premier essai fort apprécié des brutasses de tout poil  (le puissant "Under The Hammer Of Destruction" ) le groupe a su appuyer sur l'accélérateur et ne pas attendre trop longtemps avant de nous ressortir du son des amplis (le groupe avait mis beaucoup de temps à sortir son premier album).
Le premier album était un hommage à peine déguisé aux groupes émergents de la scène suédoise de la fin des années 80... mais il n'y avait pas que ça non plus. Le groupe avait une envie de faire sauter les plombs, et ça, à moins que je me trompe, ça plaît toujours auxs poilus !
Personne ne s'était manifesté pour bouder son plaisir en disant "Mouais... c'est du réchauffé". Faut pas être con non plus, quand il y a du bon son et que c'est impeccablement joué, faut laisser les palabres de côté pour laisser s'exprimer le mulet qui est en nous ! 

Après un premier skeud au son impeccable il allait falloir faire fort pour que le nouveau fasse encore dégueuler des enceintes ! Mais avec les accords ivol typiques de ce que nous avait proposés les Bastard Priest, j'avais bon espoir !
Est-ce que les Suédois sont à nouveau possédés par le Malin et est-ce que leurs solos empestent toujours la puanteur méphitique du cul d'une sorcière ? Heureusement que oui chers amis...
Un tout petit peu plus Crust dans l'esprit que le précédent, ce "Ghouls of Endless Night" sent plus le vieux Thrash que le précédent.
Huit morceaux oscillant entre les trois et six minutes, pas le temps de se lancer dans un tricot qu'on a déjà pris les aiguilles dans la jugulaire !
Le son est toujours aussi délicieux et j'ose à peine imaginer le bonheur ultime que cela doit être de l'apprécier en vinyle (il existe sous cette forme si vous êtes gourmand)! Je manque de mots pour parler du son... allez écouter c'est tout. La fureur que met le duo à faire du bruit est toujours aussi impressionnante et la cohérence de l'ensemble fait que l'on ne s'ennuie pas une seule seconde et que les chansons défilent à la vitesse supersonique d'un gros lard bourré qui est balancé à travers une porte vitrée parce qu'il a pas d'argent pour payer sa note.

Eh oui, les chansons sentent le caniveau, l'urgence d'un enfer qui est proche et d'une correction auditive qui promet d'être tout sauf juste et mesurée.
La branlée est donc sauvage mais le groupe semble avoir eu à cœur d'une part de ne pas présenter une suite trop évidente à "Under..." mais aussi d'affirmer une partie de son identité en montrant que ces influences ne sont pas limitées à un seul territoire.

Le groupe ralentit donc le tempo à plusieurs moments, donne toujours plus de cachet à ses morceaux grâce à des riffs  aussi purulents que facilement mémorisable. "Enter Eternal Nightmare" est le parfait exemple de cet équilibre réussi entre la brutalité et l'accroche mélodique. Les tritons sont aussi légion dans la musique que les ambiances sont malsaines et c'est avec un grand plaisir qu'on écoute ces progressions harmoniques jouées avec violence mais qui répandent une odeur de souffre étouffant impitoyablement l'auditeur.
Ce "Ghouls..." est un comme un traumatisme sonore d'un genre nouveau, de celui qui est violent mais dont tu te souviens avec plaisir. Il va falloir que nos amis psychologues se penchent sur ces nouveaux cas de résilience métallique. Préparez-vous à affrontez ces ghoules féroces, je puis vous assurer que vous aller apprécier de vous faire laminer par ces monstres sans pitié.


Rédigé par : Pamalach | 16/20 | Nb de lectures : 12404