Alors que les Espagnols continuent de régner sans partage dans toutes les disciplines sportives de renoms, les voilà qu'ils s'attaquent au death metal. Vous allez me dire que c'est pas nouveau et que les Ibères nous ont toujours fourni de très bons groupes extrêmes, seulement là ils ont décidé de s'allier sous la bannière BANISHED FROM INFERNO pour écraser la concurrence. Certes, Rogga Johansson, qu'on ne présente plus, a depuis la sortie du premier EP en 2008 pris ses cliques et ses claques pour retourner en Suède monter au bas mot une centaine de nouveaux projets, mais il reste tout de même du beau monde, à savoir: le guitariste/bassiste Rober Bustabad (MACHETAZO), le vocaliste Balc (BALMOG) et le growler Phlegeton (WORMED) qui fait ici office de batteur. Ces derniers ont depuis été rejoints par le bassiste Julkarn (GRAVEYARD) mais c'est bel et bien Rober qui a mis en boîte la basse sur premier album.

Constat sans équivoque après une première écoute de "Minotaur", BANISHED FROM INFERNO est sûrement le plus suédois des groupes espagnols. Si en sus je vous dis que l'opus a été mixé et masterisé par un certain Dan Swanö, je pense que vous avez déjà compris de quoi il en retourne. GRAVE, DISMEMBER voire même BLOODBATH, "Minotaur" baigne sans vergogne dans cette légendaire swedish touch. A vrai dire je la trouve même plus prononcée que sur l'EP, rien que pour ce son de guitare grassouillet si caractéristique et ce chant de Balc, moins guttural et plus typé que celui de Rogga.

BANISHED FROM INFERNO nous livre donc un premier album aux influences exubérantes et à l'exécution quasi parfaite. Que dire de ces soli absolument grandioses sur "Fall Eternal" ou de ce "Dead Incest" avec en guest le bassiste de FUNEBRARUM venu pousser une gueulante des plus morbides. Nul doute que les amateurs du genre s'y retrouveront, mais il y a tout de même sur "Minotaur" quelques passages pour le moins dispensables. A l'image de son introduction tout en atmosphère, le groupe ralentit parfois le tempo pour laisser son swedish death divaguer au milieu de nappes de claviers un tantinet pompeuses. Si cela n'est pas vraiment préjudiciable quant au rendu de "Minotaur", il y a cependant deux passages assez lourdauds, cette fin du morceau titre qui ne s'y intègre pas du tout et ce "Sorrows Of The Earth" de conclusion, ennuyeux au possible. Fort heureusement, l'album renferme une ghost track, la reprise de "Messiah" d'HELLHAMMER, histoire de réellement terminer sur quelque chose d'un peu plus enjoué.

Alors bien sûr, les grincheux me diront que BANISHED FROM INFERNO n'a pas inventé la machine à courber le chorizo, il n'en reste pas moins que "Minotaur" reste un skeud fort appréciable et surtout efficace. Et qui plus est disponible dans magnifique digi A5.


Rédigé par : wasted | 16/20 | Nb de lectures : 12096