L'avantage avec les groupes comme BANANE METALIK, c'est qu'il est relativement rare qu'ils laissent l'auditeur avec une impression en demi teinte. Souvent très à cheval sur ce qu'ils renvoient en terme d'image et dans cette dynamique du "Tout ou rien" il est fréquent que ces types de groupe en fassent des caisses au delà du raisonnable pour marquer les esprits. C'est d'ailleurs souvent cette variable qui entraîne ces réactions typiques d'attraction/répulsion amenant à apprécier le groupe de manière radicale. Bon, l'attitude et l'image ne remplacent pas de la bonne musique mais le fait est que cela peut jouer pas mal dans la façon d'appréhender le groupe. BANANE METALIK traîne ses guêtres dans le monde de la musique depuis 1989 et propose depuis ce jour un rock n'roll (ils lui préfèrent le terme de Rock n'Gore) punkisant, théâtral et hyper dynamique qui à largement dépassé nos frontières pour aller se faire entendre aux quatre coins de la planète. Eh oui l'avantage de l'horreur, c'est qu'elle est universelle.

BANANE METALIK nous propose aujourd’hui un E.P six titres sobrement intitulé « The Gorefather : A gore ‘n’ Roll soundtrack », annonce aussi claire qu’explicite sur la nature des assauts sonores qui s’annoncent sur cette galette hautement riche en références cinématographiques et musicales. Muni d’un son clair et d’une production absolument au poil pour ce style de musique (claire et toute en relief), ces 6 titres ne trahissent pas la réputation folledingue du groupe ni sa capacité à interpréter de manière très pointilleuse ses déflagrations rock’n rollesques. En effet, dès le superbe "The Gorefather", le groupe démontre tout son sens du groove et de l’attaque avec en tête de cortège une interprétation du thème à la guitare absolument impeccable. Sentant bon les sonorités surf et rockabilly, ce titre est de loin le meilleur de tous, la magie du thème originel prouvant une fois de plus toute sa force et son caractère. En continuant sur l’air de « La marche funèbre » de Chopin, BM enchaîne avec "Funeral March" et propose un titre classique et efficace. "Poupée de Sang" prend la suite en précipitant France Gall dans « Carrie au bal du diable » en la noyant dans une mare de sang glaireuse et puante. J’y préfère l’interprétation qu’en avait donné WIZO d’autant que BANANE METALIK a changé les lyrics mais cela tient quand même la route quand on aime les sonorités du combo. La suite des hostilités se poursuivent ensuite avec le blasphématoire "Ave Banana" aux accents de morbides incantations grand guignolesques sur vitaminées et le noir "Gore n' roll clan". Ce dernier et sombre morceau est animé par une sorte d'énergie du désespoir qui tranche assez radicalement avec les autres chansons moins marquées par cette empreinte de négativité tout droit sortie des bas fonds d'une ville sans pitié aux prises avec sa propre violence et sa propre haine.

Bref un six titres parfaitement en accord avec l'univers de BANANE METALIK peut être ici encore plus animé par le plaisir qu'a le groupe de faire de la musique. On sent en effet une décontraction mêlée à tout un travail de mise en place qui fait du bien au groove général des chansons et à la variété des thématiques abordées. J'imagine aisément que ceux qui n'aimaient pas le groupe ne risque pas d'être convaincus par ce dernier autant que j'imagine mal ceux qui aiment ne pas accrocher sur certains éléments de ce "Soundtrack". En attendant la suite, un petit encas au sacré gout de reviens-y !




Rédigé par : Pamalach | 7/10 | Nb de lectures : 7624